Pas besoin d'attendre le printemps pour voir les offres de cloud souverain fleurir. En voici une de plus mais qui entend bien se démarquer: Oxeva, avec son offre Nua.ge. Créée en 2005 à Lyon, cet hébergeur et infogéreur de solutions cloud et big data qui propose aussi du CDN, a changé de main. D'abord soutenu par Adverline avec une prise de participation majoritaire à son capital en 2008, le groupe est ensuite devenu une filiale de La Poste suite au rachat de son actionnaire par Mediapost Communication en 2012. Si la Poste détient 70% du groupe, le solde est réparti équitablement entre ses trois co-fondateurs Olivier Doucet (directeur général), Vincent Harmin (président) et Gabriel Barazer (directeur technique).
La toute dernière offre Nua.ge d'Oxeva se positionne sur la simplicité et rapidité d'accès pour créer et réserver des instances IaaS orientées puissance de calcul. « Nous ne sommes pas les seuls acteurs sur ce marché, en France des acteurs comme Scaleway, OVH et Ikoula font très bien leur travail », explique Gabriel Barazer. « Notre positionnement est de rendre simple l'accès à des ressources de calcul cloud et de simplifier et rendre lisible autant les prix que le paiement ». Un argument qui fait sa force selon le dirigeant qui voit en Nua.ge un concurrent des GAFAM. Disponible depuis le 8 novembre, Nua.ge est un service d'automatisation de création d'instances pilotées pour répondre à des usages de débordement et d'autoscaling de ressources en fonction des charges de travail. « Nua.ge n'est pas une offre de serveurs privés virtuels facturés très souvent au mois », tient à signaler Gabriel Barazer.
Des instances ARM64 dans les tuyaux
Pour l'heure, l'offre Nua.ge propose uniquement des instances x86, mais d'autres sur ARM64 sont prévues dans les prochains mois avec des fonctions supplémentaires. « On va aller vers du stockage très haute performance en termes d'I/O et également proposer du GPU », poursuit Gabriel Barazer qui n'a pas souhaité s'étendre sur ce sujet pour l'instant. Dans les prochains mois, Oxeva va par ailleurs également proposer des plans de facturation au volume d'heures et/ou d'instances pour compléter sa tarification actuelle, uniquement basée à l'heure. La tarification varie bien entendu en fonction du nombre d'instances et de la quantité de mémoire et de stockage souhaités. A titre d'exemple le prix par heure débute à 0,01€ pour 1 vCPU, 1 Go de mémoire et 100 Go de stockage et grimpe à 1,4€ avec 32 vCPU, 240 Go de mémoire et 100 Go de stockage.
La plateforme Nua.ge repose sur plusieurs briques technologiques. A savoir des serveurs Gigabyte (châssis 2U4N) embarquant jusqu'à 512 cœurs processeur AMD Epyc par serveur. Côté réseau, la solution Ethernet VPN Virtual Extensible LAN de Juniper a été choisie couplée à des cartes réseau Nvidia Mellanox 100 Gps et des SSD NVMe de Micron. Ces infrastructures ont été designées par Oxeva et assemblées par 2CRSI, également en charge du contrôle qualité. Ces serveurs sont hébergés en France dans les datacenters d'Equinix à Pantin et à Saint-Denis. Nua.ge a par ailleurs développé sa propre API, basée sur le framework API Platform, documentée et publique supportant en natif des intégrations avec des environnements Terraform et Ansible.
Aujourd'hui dimensionné pour plusieurs milliers d'instances
Pour Oxeva, Nua.ge n'est pas un développement comme un autre mais préfigure un véritable changement de cap pour l'entreprise qui avait jusqu'à présent comme principale activité les services d'hébergement et d'infogérance. « A terme tous nos clients seront hébergés sur notre plateforme Nuage, cela ne changera rien pour eux et se fera de façon transparente », fait savoir Olivier Doucet. Et Gabriel Barazer de compléter : « Nua.ge est un développement stratégique qui permet d'opérer des ressources de manière autonome avec un aspect self-service qui n'existait pas jusqu'à présent sur notre offre actuelle ». A ce jour, Oxeva se déclare prêt pour l'avenir et suffisamment dimensionné pour encaisser jusqu'à plusieurs milliers d'instances au total. Actuellement, les premiers utilisateurs de Nua.ge (Le Slip Français, Celsius Online, PPE analytics...) consomment 5 à 10% de ses ressources totales. Il reste donc de la marge sachant que la société prend ses précautions face à la pénurie de composants en anticipant ses besoins : « tout est prévu pour s'étendre avec l'augmentation de la consommation de ressources. On est en commende tendue avec 2CRSI et on planifie 6 mois à l'avance les besoins avec du capacity planning », note Gabriel Barazer.