Avec Live Mesh, Microsoft adapte son Porte-documents au Web 2.0
A la fois outil de synchronisation et de stockage en ligne, Live Mesh a l'ambition de relier tous les terminaux d'un individu au travers du Web. Une brique importante dans la stratégie Software plus services de Microsoft.
Accéder à ses fichiers de façon transparente sur n'importe lequel de ses appareils (PC de son domicile, ordinateur portable du travail, téléphone mobile...), connecté ou non, telle est la promesse de Live Mesh, une plateforme introduite par l'architecte en chef de Microsoft, Ray Ozzie. A l'image du porte-documents des anciennes versions de Windows, Live Mesh offre de synchroniser ses fichiers, mais en tirant parti des nouvelles possibilités techniques offertes par le Web : stockage en ligne, centralisation de l'authentification, partage avec des amis, flux d'informations et alertes, etc. Ainsi, un document mis à jour sur tout appareil du réseau maillé sera automatiquement dupliqué et/ou synchronisé sur les autres terminaux. Les formats de publication (flux RSS Atom, technologie Rest) laissent aussi entrevoir la possibilité de mettre à jour ces fichiers sur les réseaux sociaux.
Relativement discret jusqu'ici, Ray Ozzie avait brièvement évoqué lors de la conférence Mix (en mars dernier à Las Vegas) le principe de Mesh, un terme emprunté au vocabulaire des réseaux, désignant les réseaux maillés. Aujourd'hui, Microsoft dévoile une 'technology preview' de cette plateforme, une étape qui permet de commencer à tester la technologie et à recueillir des commentaires avant la réalisation d'une bêta.
Une étape importante dans la stratégie S+S de Ray Ozzie
A la fois logiciel et service, Live Mesh s'inscrit dans la stratégie S+S (Software plus services) de l'éditeur définie par Ray Ozzie, qui a succédé à Bill Gates pour participer à la transition du modèle économique de l'éditeur. En ce sens, Live Mesh apparaît donc beaucoup plus stratégique qu'un simple service de synchronisation ou de stockage en ligne. Soucieux de montrer l'évolution de Microsoft vers les applications Web tout en préservant l'importance des logiciels installés sur les appareils accédant au Web, Ray Ozzie explique qu'il faut considérer le Web non pas comme une fin en soi, mais comme un hub servant à relier ses terminaux.
Dans un memo aux employés de Microsoft, Ray Ozzie explique ainsi : « Pour les individus, le concept de 'mon ordinateur' cèdera la place au concept de 'maillage personnel d'appareils' - une façon de rassembler l'ensemble de ses appareils et de les gérer via le Web comme un tout. Une fois qu'un appareil sera identifié comme vous appartenant, alors l'ensemble de ses réglages de configuration, ses applications et leurs propres réglages ainsi que les données qu'il héberge seront disponibles et synchronisés au travers du réseau maillé. »
Seuls XP et Vista sont supportés pour l'instant
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Pour l'heure, cette 'preview' accessible à quelques milliers d'utilisateurs américains n'est disponible que sur Windows XP et Vista. Mais, précise sur son blog Amit Mital, qui dirige l'équipe Live Mesh, l'objectif est d'élargir le nombre de clients possibles, en commençant par les Mac et les appareils mobiles. En théorie, dans la mesure où les protocoles d'échange utilisés sont standards et les interfaces de programmation (API) ouvertes, il devrait être possible à un tiers de réaliser son propre client. Toutefois, les modalités en termes de licence ou de conditions tarifaires « ne sont pas encore déterminées », indique Laurent Ellerbach, responsable marketing de la division Plateforme et écosystème de Microsoft France.
Licence et conditions tarifaires restent à préciser
De même, Laurent Ellerbach précise qu' « il faudra une authentification Windows Live ID ». Avant d'ajouter qu'il est « possible que cela s'ouvre à d'autres technologies ». Même flou sur la partie stockage en ligne. Si les 5 Go alloués le seront sur Skydrive, rien n'empêche, toujours théoriquement, un service tiers de s'insérer dans ce maillage. « C'est possible technologiquement, mais pas encore déterminé », explique Laurent Ellerbach.
L'inclusion de mobiles dans ce maillage fera aussi naître d'autres questions, notamment du fait des limitations en bande passante et en quantité d'octets transférés. « On n'en sait pas plus pour l'instant, indique Laurent Ellerbach. J'imagine qu'il sera possible de choisir ce qu'on veut synchroniser en fonction de critères comme la taille du fichier, la date de mise à jour... »
Le financement du service par la publicité ou via un abonnement n'est pas non plus déterminé. « C'est un début, conclut Laurent Ellerbach. Il n'y a pas de date de sortie, justement pour se laisser le temps de s'adapter. »