La question du développement durable est redevenue importante depuis quelques mois pour les entreprises. C’est pour accompagner cette tendance qu’IBM a annoncé l’acquisition d’Envizi, une société australienne spécialisée dans la gestion de la performance environnementale. L’éditeur a travaillé sur sa plateforme depuis 2004. Elle était à l’origine utilisée par les opérateurs de services publics pour saisir les données enregistrées par les compteurs électriques connectés et pour gérer l'intégration de ces données dans les moteurs tarifaires afin de calculer les factures d'électricité. En 2008, la société basée à Sydney a changé de nom pour devenir CarbonSystems, étendant son champ d'action et développant un moteur de comptabilisation du carbone à part entière.
Cinq ans plus tard, l’entreprise a renoué avec ses racines dans la gestion de l'énergie, élargissant et améliorant la fonctionnalité de gestion de l'énergie de son produit initial pour y inclure une intégration plus poussée dans les bâtiments au niveau des équipements et des capteurs. Avec cette offre plus large de produits, la société a opté pour le nom de Envizi afin de mieux refléter l’ensemble de ses capacités. Aujourd'hui, Envizi est une entreprise mondiale de logiciels. Ses équipes sont physiquement localisées en Australie, au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Canada.
En gros, le logiciel d'Envizi automatise la collecte et la consolidation de plus de 500 types de données et prend en charge les principaux frameworks de rapports sur le développement durable. Ses tableaux de bord donnent aux entreprises la capacité d'analyser, de gérer et de rendre compte de leurs objectifs environnementaux, d'identifier les opportunités d'efficacité et d'évaluer les risques liés au développement durable. Disponible en tant que solution SaaS (Software-as-a-Service) et capable de fonctionner dans des environnements multicloud, Envizi sert des entreprises de premier plan comme Microsoft, Qantas, CBRE, Uber et Celestica, et son logiciel peut être appliqué aux activités de plusieurs secteurs.
Une intégration à Maximo, Sterling et Environmental Intelligence
Du point de vue d'IBM, l'acquisition va être intégrée dans plusieurs produits. Il s'agit notamment des solutions de gestion des actifs Maximo, des services de supply chain Sterling et de la suite Environmental Intelligence, qui aident les entreprises à créer des opérations et des supply chain plus résilientes et durables. Envizi devrait également contribuer à l'expansion de l’activité croissante d'IBM Consulting en matière de développement durable, laquelle aide les clients à atteindre plus rapidement leurs engagements en la matière.
« Si elles veulent réaliser de réels progrès en matière environnementale, les entreprises doivent être capables de transformer les données en informations prédictives de façon à prendre chaque jour des décisions plus intelligentes et avisées », a déclaré Kareem Yusuf, directeur général d'IBM AI Applications. « Le logiciel d'Envizi fournit aux entreprises une source unique de confiance pour analyser et comprendre les données sur les émissions à tous les niveaux de leurs opérations commerciales et accélère considérablement les technologies d'IA toujours plus nombreuses d'IBM pour aider les entreprises à créer des opérations et des chaînes d'approvisionnement plus durables », a-t-il ajouté.
Un marché en croissance
Pour David Solsky, CEO et cofondateur d'Envizi, la portée mondiale, la profondeur des ressources et l'étendue de l'expertise d'IBM aideront l'entreprise à se développer à un rythme sans précédent. « En passant sous le giron d'IBM, nous sommes plus confiants que jamais dans notre capacité à atteindre notre objectif, qui est de fournir à nos clients et partenaires les outils de classe mondiale dont ils ont besoin pour réduire leur impact opérationnel et optimiser cet avenir à faible émission de carbone », a-t-il déclaré.
L'acquisition, dont les termes n’ont pas été divulgués, a été conclue le 11 janvier. Ce marché est en pleine ébullition avec des exigences de la part des entreprises de plus en plus fortes en ce domaine. Contraintes réglementaires (avec les différents scopes), image de marque et réelles économies à la clé, la question de la décarbonation de l’IT revient en force sur le devant de la scène. Il faut donc s’attendre à des mouvements et des rachats sur ce sujet au cours de l’année 2022.