Moins d'un an après le rachat tonitruant de 3Par, âprement disputée à Dell, HP travaille toujours à l'intégration de la technologie de la firme de Fremont dans ses baies de stockage EVA (Enterprise Virtual Array). Alors que Dell est obligé de composer avec les briques issues des rachats d'EquaLogic, Ocarina Networks, Exanet et Compellent pour construire son offre Fluid Data (attendue en fin d'année), HP semblait avoir la partie plus facile avec 3Par. Pourtant la baie de stockage HP P6000 EVA, présentée lors de la conférence Discover 2011 en juin à Las Vegas, et en petit comité à Paris devant des clients et quelques journalistes, se contente de proposer la réallocation dynamique des ressources (thin provisionning), le support du iSCSI et le déplacement de LUN virtuelles dans une autre classe de stockage. Mais pas encore de vrai data tiering automatique au niveau sub-LUN (transfert et classement des données en fonction de leur pertinence ou de leur utilisation) ou de support des disques SSD (cela arrivera un peu plus tard dans l'année, surement en septembre)
Pour autant, la P6000 EVA (à partir de 14 000 € HT), qui représente la cinquième génération de baie  milieu de gamme HP Storage - et non plus StorageWorks - est une des composantes de la stratégie Converged Infrastucture du constructeur. Pour la première fois dans l'histoire des EVA, la P6000 supporte nativement le protocole iSCSI. Auparavant, les sous-systèmes EVA étaient obligés de passer par une passerelle iSCSI pour utiliser ce protocole. La P6000 peut bien sûr être équipée de liens FC 8 Gigabits, FCoE 10 Gigabits et bien sûr iSCSI 1 Gigabit comme vu plus haut. HP propose également une capacité de stockage plus importante avec un maximum de 480 To. Cette baie peut en effet accueillir 450 disques durs SFF 2,5 pouces (de 146 à 500 Go) ou 240 unités LFF 3,5 pouces (de 1 à 3 To) dotés d'une interface SAS 6 Gb/s.
NAS évolutifs et redondants
En complément, HP a également annoncé le NAS X5000 G2 qui complète l'E5000 présenté en début d'année. Le X5000 repose sur la même base matérielle, à savoir deux serveurs lames, mais animés par Windows Storage Server. Et comme cette solution NAS repose sur deux serveurs, il est possible de créer un cluster redondant pour maintenir l'activité en cas de défaillance d'un des deux systèmes. La bascule est automatique sans interruption de service. Un peu plus tard dans l'année, HP proposera une autre déclinaison sur cette base matérielle. C'est un bon exemple de ce que HP essaye de faire, créer plusieurs solutions de stockage en réunissant des composants matériels et logiciels. C'est une des idées de la plate-forme Converged Infrastucture : réunir des blocs pour proposer plus rapidement de nouvelles solutions.
HP a enfin présenté le X9000 IBRIX, un système NAS évolutif (scale-out) qui repose sur une technologie acquise en 2009. Le X9000 est le premier NAS HP offrant une capacité de copie instantanée (snapshot) permettant des sauvegardes plus rapides des données. Cette baie réseau intègre également des politiques de gestion répondant à différents usages : archivage de fichiers provenant d'applications comme la messagerie électronique, d'un portail collaboratif comme SharePoint, et d'imagerie médicale (PACS).
Avec les fonctions de snapshot, cette baie offre également un service Worm pour répondre à certains cadres réglementaires et juridiques, ce qui signifie qu'une fois les données écrites, elles ne peuvent plus être modifiées. Si cette technologie ressemble à celle proposée par EMC dans son Centera , elle repose sur un composant Open Source pour éviter d'emmurer les clients dans une solution propriétaire.
Illustration principale : HP P6000 EVA
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