Bien avant Cisco avec son CCP (Cisco Container Platform) récemment intégré à sa plateforme HCI Hyperflex et VMware et son projet Tanzu, Nutanix avait greffé en avril 2019 une distribution Kubenetes à sa plateforme hyperconvergée pour déployer et gérer des clusters de containers. Avec l’arrivée de Karbon 2.0, le fournisseur de San José affine l’intégration du gestionnaire de clusters de containers qui s’affiche désormais directement dans Prism Central. « Nous avons ajouté un onglet Karbon dans Prism pour rendre notre plateforme encore plus sympa à utiliser », nous a expliqué lors d’un entretien téléphonique Christophe Jauffret, solution architect chez Nutanix EMEA. « L’objectif est de permettre à nos clients de passer d’un cluster Nutanix à un cluster Kubernetes en 30 minutes ».
Autre apport de Karbon 2.0, la possibilité de déployer des clusters Kubernetes dans des environnements ou des sites physiquement isolés des réseaux non sécurisés. « Il s’agit ici de répondre aux clients backside avec une expérience déconnectée en assurant le déploiement et la mise à jour d’un cluster Kubernetes », nous a indiqué Mr Jauffret. Dans des DMZ poussées, l’environnement est souvent déconnecté du réseau (pour éviter de laisser une fenêtre ouverte à l’exploitation de failles) ou la zone tellement sécurisée que la connexion à Internet est très difficile. Et, pour fonctionner correctement, Kubernetes nécessite l'accès aux registres sur Internet pour télécharger divers conteneurs. Avec Karbon Air Gap, les utilisateurs peuvent télécharger un ensemble de conteneurs à partir du portail de support Nutanix et le télécharger dans un environnement restreint.
Mise à niveau sans interruption de service
En complément, Nutanix a étendu les capacités de mises à jour de sa distribution Kubernetes sans interruption de l’activité. Jusqu'à présent, une mise à niveau de Kubernetes pouvait signifier un redéploiement de clusters ou d'applications. Et comme la CNCF propose un cycle de mise à niveau trimestriel, l’arrivée de cette fonctionnalité est particulièrement intéressante.
A l'origine de Kubernetes, Google est toujours le premier contributeur de la plateforme.
Si Nutanix n’est pas un contributeur direct à Kubernetes (voir infographie ci-dessus), il est membre de la Cloud Native Computing Foundation. Interrogé sur l’évolution de Kubernetes vers un gestionnaire d’infrastructures pilotant des containers, des VM et des apps, Christophe Jauffret estime qu’il est nécessaire de sortir du buzz Kubernetes et d’éviter d’imposer Kubernetes aux clients qui n’ont en pas besoin. « Les manières de consommer un cluster Kubernetes sont très différentes dans les entreprises avec une approche manuelle en ligne de commandes ou automatiser. Mais, à la différence de certains fournisseurs, nous ne pensons pas qu’on puisse gérer des dizaines de milliers de containers comme des VM ». Et pour la version 3.0 de Karbon, on peut s’attendre à l’intégration de services additionnels pour le réseau, la sécurité et des options de configuration plus larges du cluster. Les entreprises installées adoptent avec prudence Kubernetes mais les clients plus jeunes de Nutanix sont friands de briques additionnelles à intégrer.