Quelques jours après l’édition américaine de VMworld 2015, la filiale française de VMware est revenue hier sur les principales annonces. Dans un mois, l’édition européenne de la conférence prendra le relais avec d’autres évolutions. Près de 10 000 personnes sont attendues à Barcelone, du 12 au 15 octobre, a indiqué hier soir, lors d’un point presse à Paris, Sylvain Cazard, directeur général pour la France depuis janvier 2015, entouré de Magdeleine Bourgoin, directrice technique, et Stéphane Croix, responsable avant-vente. Il a rapidement résumé l’intervention de leur CEO, Pat Gelsinger, sur VMworld US, menée en 5 points-clés : l’asymétrie entre start-ups et entreprises installées qui doivent à tout prix se réinventer, l’évolution rapide du cloud hybride unifié, la nécessité de construire la sécurité au sein des infrastructures, l’accélération de l’automatisation et de la proactivité (avec l’analyse des données en temps réel) et, enfin, l’obligation pour les entreprises de prendre des risques. Allant au-delà de la prédiction de l’Université de Washington qui estime que 40% des 500 plus grandes entreprises du Nasdaq auront disparu dans 10 ans, Pat Gelsinger prédit que, au même horizon, la moitié des 100 premières firmes technologiques n’existeront plus. « Derrière tout cela, il y a forcément des enjeux majeurs en termes d’infrastructure », a pointé le DG France.
Suite EVO SDDC, une offre hyper-convergée
L’un des thèmes importants de VMworld 2015 San Francisco a porté sur la gestion unifiée des clouds et la virtualisation du datacenter. Magdeleine Bourgoin, directrice technique de la filiale, est revenue sur ces sujets. Selon une étude de Research & Market, le marché du SDDC (software defined datacenter) aura pesé 22 Md$ en 2015 et atteindra 77 Md$ dans 5 ans. « Pour les entreprises, la différentiation vient clairement des applications et pas des infrastructures, ce qui explique le succès des offres convergées. Là, nous allons plus loin avec des offres hyper-convergées en annonçant EVO SDDC (ex EVO:RACK), une offre tout en un». Cette suite, qui sera disponible via des offres intégrées de partenaires (VCE, Dell et QCT), accélérera le déploiement et la gestion d’une infrastructure virtuelle au sein du datacenter. « Cela va jusqu’à l’API pour gérer le firmware des fournisseurs avec lesquels nous faisons la solution », a précisé la directrice technique en ajoutant que le SDDC (software defined datacenter) n’était plus seulement un concept VMware mais un enjeu de l’industrie.
Au sein de l'offre de VMware, les services de cloud public vCloud Air existent depuis deux ans.
Magdeleine Bourgoin a également dit un mot sur vCloud Air, l’offre de cloud public de VMware, opérée par l’éditeur ou par ses partenaires avec, pour l’Europe, une présence en Angleterre et en Europe. « La demande porte sur trois cas d’utilisation : la protection de données ou de sites, l’usage à la demande et le développement d’applications, notamment mobiles ». Le service de disaster recovery de vCloud Air a été amélioré avec du paiement à l’usage. La directrice technique a rappelé que des partenaires avaient développé des offres de cloud managées sur les technologies VMware. Elle a ensuite évoqué la démonstration sur VMworld 2015 du déplacement d’une machine virtuelle entre deux clouds. « Ce que nous faisions intersite et entre sites, nous savons le faire maintenant entre deux clouds ». Outre une synchronisation en mode miroir entre cloud privé et public, M. Bourgoin a donné l’exemple d’une application développée dans le cloud public avec des données situées en cloud privé. « Cela peut aussi permettre d’éviter des phénomènes de shadow IT ».
Ouvrir à VMware le champ des tablettes Microsoft
Stéphane Croix, responsable avant-vente chez VMware France, a de son côté fait un point sur la mise à disposition des applications mobiles insistant sur une préversion de produit fortement remarquée sur VMworld US. Il s’agit du projet A2 (ou A carré), présenté sur scène par Sanjay Poonen, DG de l’activité End-user computing, en tandem avec un cadre de Microsoft, Jim Alkove, responsable de l’activité Windows Enterprise & Security. Cette solution basée sur AirWatch est partie prenante de la virtualisation du poste de travail. Elle vise à mettre rapidement à disposition les applications sur Windows 10. VMware et Microsoft y travaillent ensemble dans « une approche conjointe du marché où chacun des deux a à y gagner », a expliqué l’équipe française. « Microsoft a beaucoup travaillé sur la manière de délivrer les applications », a précisé Stéphane Croix. Cela facilitera également le support des tablettes Windows dans le MDM de VMware.
Autre nouveauté sur la virtualisation du poste de travail, VMware Identity Manager Advanced permet à l’utilisateur de s’authentifier une fois pour toutes sur les applications internes et externes à l’entreprise. Une annonce a également porté sur Horizon, notamment autour de la 3D, enjeu dans le monde du VDI, avec une intégration encore plus forte du VSAN. Enfin, toujours dans le VDI, VMworld a reparlé du projet Enzo sur lequel des vidéos circulent depuis le printemps. Le logiciel, pour l’instant en bêta « early access », permet d’automatiser la mise en place de l’ensemble des briques de l’environnement utilisateur, que ce soit en mode on premise ou SaaS. « La bêta en mode privée va arriver dans quelques semaines », a précisé Stéphane Croix.
Le responsable avant-vente a également repris les annonces faites autour de vSphere Integrated Containers et des applications cloud natives que permettra la plateforme Photon (cf « VMware gère les containers »), prévue en bêta privée d’ici la fin de l’année.
Aujourd’hui, sur les marchés matures comme la France, la part des solutions de pure virtualisation ne représente que 35 à 40% du chiffre d’affaires pour VMware, a par ailleurs confirmé Sylvain Cazard. Pour l’éditeur, l’enjeu est clairement au-delà de cela aujourd’hui, dans les services, la mobilité, le cloud et l’environnement du poste de travail.