Face à la montée en puissance des architectures orientées événements - tout particulièrement dans le cas de scénarios de déploiements IoT à l'edge et à la gestion des bâtiments connectés - détecter les changements dans les bases de données et réagir en conséquence est devenu un enjeu crucial des entreprises. Pour les aider, Microsoft apporte une solution au travers de son projet open source Drasi, incubé au sein de ses équipes Azure, et désormais poussé sur Github sous licence Apache 2.0. "Drasi, un système de traitement des données qui simplifie la détection d'événements critiques au sein d'infrastructures complexes et la prise de mesures immédiates accordées aux objectifs de l'entreprise", explique l'éditeur dans un billet de blog. "Les données stockées dans différents formats et silos ajoutent à la complexité de la situation. Il est essentiel de garantir des réponses en temps réel dans ces systèmes, mais des retards de traitement peuvent se produire en raison de la latence du réseau, de la congestion ou de la lenteur du traitement des événements."
Le but de cet outil est de détecter et d'interpréter avec précision les événements critiques, et d'automatiser les réactions appropriées et significatives. Comment ? En fournissant des informations exploitables en temps réel pour suivre les changements en surveillant les événements dans les logs sans copier les données vers un datalake central ou interroger de manière répétée les sources de données. Drasi repose sur trois composants : Sources, Continuous Queries et Reactions. Le premier se connecte à diverses sources de données systèmes et surveille en continu les changements critiques en suivant les journaux d'application, les mises à jour de la base de données ou les mesures du système, et recueille des informations pertinentes en temps réel. Continuous Queries (écrit en Cypher Query Language) intègre quant à lui des données provenant de sources multiples sans collationnement (vérification de la correspondance entre une source et sa copie cible) préalable, tandis que l'envoi d'alertes, de mise à jour vers d'autres systèmes ou l'exécution de mesures correctives se fait via Reactions.
Un projet soumis à la CNCF
En attendant son adoption par les entreprises, Microsoft devrait - sans surprise - intégrer Drasi dans ses propres bases de données, Postgres ou Cosmos DB, voire en tant que service autonome qui s'intègre dans ces services a fait savoir Mark Russinovich, directeur technique de Microsoft Azure à notre confrère VentureBeat. Soumis à la Cloud Native Computing Foundation (CNCF) en tant que projet Sandbox, ce projet pourrait par ailleurs, s'il est accepté, bénéficier du soutien, de la gouvernance, des meilleures pratiques et des ressources de cette puissante communauté. Cela parait bien parti : l'équipe Azure Incubations, responsable de Drasi (mais aussi de Radius), a déjà lancé avec succès des projets open source tels que Dapr, Keda et Copacetic déjà adoubés par la CNCF.