Avec Cyclone, SGI invite au calcul scientifique dans le cloud
Désormais dans le giron de Rackable System qui a adopté son nom, SGI annonce une offre de cloud computing basée sur ses technologies de supercalculateurs. Les entreprises peuvent y faire tourner leur propre code ou exploiter l'une des 14 applications scientifiques proposées en ligne (OpenFoam, Gaussian, Blast, OntoStudio...). L'heure de calcul est facturée 0,95 dollar par processeur.
Sous le nom de Cyclone, SGI vient de lancer une offre de cloud computing reposant sur ses technologies de supercalculateur et spécifiquement consacrée à des applications techniques et scientifiques. Le constructeur, racheté au printemps dernier par Rackable Systems, met ainsi à disposition une puissance de calcul à la demande qui s'exploite suivant deux modes. D'une part, les entreprises peuvent louer du temps de calcul pour faire tourner leurs propres applications sur les technologies HPC de SGI. D'autre part, elles peuvent accéder sur Cyclone à une quinzaine d'applications scientifiques parmi les plus utilisées dans le domaine de la mécanique des fluides et du calcul de structure (OpenFoam, Numeca, Acusolve, LS-Dyna), de la modélisation moléculaire (Gaussian, Gamess, Namd, Gromacs, Lammps), de la biotechnologie (Blast, Fasta, Hmmer, ClustalW) et du Web sémantique (OntoStudio).
« Cette puissance de calcul à la demande répond à des besoins bien identifiés, explique Patrice Gommy, directeur marketing de SGI France. Elle vise à la fois les entreprises qui ne peuvent pas investir dans des technologies de supercalculateur et celles qui sont déjà équipées mais qui, pour une étude particulière, doivent accéder à une puissance 'pic' à un moment donné ».
Un service tarifé un dollar l'heure de processeur HPC
L'heure de calcul sur Cyclone est facturée un peu moins d'un dollar par processeur. Sur cette base, on peut estimer par exemple qu'il en coûtera mille dollars pour exploiter en environnement HPC la capacité de mille processeurs pendant une heure. Les offres de calcul à la demande existent depuis longtemps. Mais, « jusqu'à présent, la puissance de calcul en ligne était généralement réservée à certains utilisateurs, dans certains centres de recherche notamment », précise Patrice Gommy. Avec cette offre de cloud, toute entreprise peut maintenant y accéder. A noter qu'en France, Bull prévoit lui aussi de lancer cette année des services de calcul à la demande sur HPC dans le cloud.
Voilà déjà quelques années que SGI pensait à fournir ce type de service. Le rapprochement avec Rackable Systems, spécialistes des datacenters, a accéléré le mouvement. « Nos technologies sont très complémentaires », souligne le directeur marketing de SGI France, qui rappelle que les datacenters de Google, Youtube et Facebook reposent sur les serveurs de Rackable, de même que les cloud Azure de Microsoft et EC2 d'Amazon.
Mémoire partagée, mémoire distribuée et clusters GPU
Quant à la technologie SGI utilisée pour Cyclone, elle va permettre d'accéder à trois types d'architecture, explique Patrice Gommy. Suivant la nature de ses applications, le client retiendra celle qui lui apportera des performances optimisées. «Pour les applications ayant d'importants besoins en mémoire (de 1à 4 To), les clients s'appuieront sur une machine SMP à mémoire partagée, typiquement, par exemple, dans le domaine de la modélisation moléculaire.»
A l'inverse, si la nature de l'application requiert plutôt d'optimiser les échanges entre processeurs, Cyclone propose des architectures à mémoire distribuée avec des noeuds de clusters interconnectés en technologie QDR Infiniband ou Gigabit Ethernet.
Par ailleurs, Cyclone va aussi permettre aux entreprises qui le souhaitent de tester leurs applications avec des processeurs graphiques, dans une architecture hybride, connectant un cluster classique à des clusters de type GPU. Conçus pour le traitement de l'image et la visualisation, les GPU apportent dans certains cas des puissances de calcul très supérieures aux processeurs classiques pour autant que les applications aient été redéveloppées pour en tirer parti. « Mais toutes ne s'y prêtent pas, rappellent Patrice Gommy. Certains clients prêts à investir sur ce terrain nous ont donc demandé, auparavant, de leur mettre à disposition des architectures de types GPU afin d'y valider leurs applications ».
Cette offre de cloud computing repose sur deux datacenters installés aux Etats-Unis, l'un situé en Californie, au siège de SGI, l'autre dans le Wisconsin.