Voilà plus de dix ans déjà qu'Akamai Technologies, spécialiste du CDN (Content Delivery Network), accélère les sites web en s'appuyant sur sa plateforme et ses serveurs locaux répartis à travers le monde -plus de 110 000 actuellement dans 82 pays sur 2 000 sites. Pour répondre aux exigences générées par la diversification des modes de consommation du web, la société renforce ses services avec les fonctionnalités d'Aqua Ion. Celles-ci permettent d'adapter l'affichage d'une page web en fonction de son contenu, ainsi que du navigateur, du terminal et de la connexion utilisés par l'internaute.
S'il y a quelques années, les sites web étaient encore relativement bien structurés autour d'un nom de domaine, le nombre de sources d'informations pour une page Internet s'est maintenant multiplié, en particulier sur les sites B-to-C. Bruno Hourdel, directeur produits EMEA d'Akamai, souligne que l'affichage d'une page nécessite parfois d'accéder à une dizaine de localisations différentes, qu'il s'agisse de serveurs de publicités, de systèmes de géolocalisation, de sites d'images, de bibliothèques CSS ou JavaScript hébergées dans un autre domaine, ou encore de services de recommandation tels TripAdvisor et de notifications vers les réseaux sociaux. Cela va de 6 à 7 sources en moyenne en Europe, jusqu'à 12,8 du côté de San José et 10,4 à Shanghai, selon un rapport de Gomez Synthetic Monitoring. « Or les techniques d'accélération tenaient compte du fait que tout était dans le même domaine, ce qui était en dehors n'était donc pas inclus dans ces dispositifs », explique Bruno Hourdel, en soulignant que plus de 60% des contenus de certains sites se situent quelquefois en dehors du domaine. Si l'essentiel du contenu vient de sources externes, on peut se retrouver avec des niveaux d'accélération limités. Or dans des applications de e-commerce, notamment, il faut pouvoir mettre en oeuvre certaines actions très rapidement, par exemple pour éviter qu'un internaute abandonne sa démarche d'achat au moment de payer.
Optimisation dynamique de sites
Ce qu'apporte Aqua Ion, c'est la capacité de réagir automatiquement en fonction des situations rencontrées. En premier lieu, les fonctionnalités de Front-End Optimisation (FEO) permettent d'optimiser le contenu de la page en fonction de l'analyse du site web et des conditions de navigation du terminal. L'objectif est de limiter les requêtes http et le volume à charger. Ce qui coûte cher sur Internet, ce sont les allers/retours entre le serveur et l'utilisateur. Akamai exploitait déjà le pre-fetching qui consiste à rechercher de façon anticipée les objets pour reconstituer la page. Avec FEO, Akamai fait de l'optimisation dynamique de sites. Le fichier source du développeur est retravaillé pour pouvoir caler l'affichage de la page sur l'expérience utilisateur. En cas de connectivité faible, plutôt que de charger les fichiers JavaScript et de laisser l'internaute devant un écran vide, c'est l'image qui sera d'abord chargée pour le faire patienter.
« L'adaptation va ensuite tenir compte des techniques avancées des différents navigateurs web, par exemple en compressant tous les objets dans un fichier lorsque l'on détecte l'utilisation de Chrome qui sait décompiler les fichiers .zip », explique Bruno Hourdel. Alors qu'en règle générale, les développeurs optimisent rarement l'expérience utilisateur pour un navigateur particulier afin que leurs applications puissent fonctionner avec le maximum d'entre eux.
Aqua Ion analyse le profil de chaque application web
Pour mettre en oeuvre Aqua Ion, Akamai a renforcé les capacités de traitement de ses serveurs répartis et augmenté la puissance par noeuds de réseau. « Nous avons installé un datacenter dont l'unique fonction est d'analyser le profil des applications web », explique Bruno Hourdel. « Les serveurs locaux reçoivent un profil d'optimisation pour chaque site web. Nous faisons offline l'analyse qui conduit à réarchitecturer le code source, avec mises à jour régulières, et la transformation du contenu des pages s'effectue en temps réel sur les serveurs edges. La personnalisation elle-même fonctionne sur ces mêmes serveurs. » Par exemple, en présence d'un navigateur donné, il sera possible d'exploiter au maximum ses fonctionnalités les plus avancées. Au sein de la plateforme d'Akamai, Aqua Ion peut en effet fournir sur les terminaux accédant à un site des détails qui permettront de répondre à une requête de la meilleure façon possible, suivant la taille de l'écran, la localisation ou la prise en charge du Javascript.  [[page]]
« La troisième fonctionnalité, qui concerne plus précisément l'aspect mobile, permet d'adapter dynamiquement le contenu à la capacité de la connexion », poursuit Bruno Hourdel. L'internaute surfant depuis un ordinateur via une liaison câblée à 27,5 Mbps ne recevra pas la même page que celui qui utilise sa tablette en passant par une liaison WiFi à 15,2 Mbps, ou à un mobile connecté en 3G à 1 Mbps. « On peut modifier à la volée la qualité des images », cite en exemple le directeur produits EMEA. « Lorsqu'une image jpeg passe de 90% à 60%, l'utilisateur le voit peu, mais on descend de 60 Ko à 40 Ko.» Ou à 24 Ko en réduisant encore le poids de l'image.
L'Adaptive Image Compression est l'un des apports d'Aqua Ion
Gestion granulaire du cache
La quatrième fonctionnalité apportée par Aqua Ion concerne la gestion du cache qui devient granulaire. Des options configurables sont proposées depuis le portail Akamai Luna Control Center pour la personnaliser en fonction des différents segments identifiés d'internautes et de différentes règles. « Sur un site d'e-commerce, un utilisateur qui s'identifie par un login/password sera servi avec le maximum de contenus personnalisé et on lui servira le moins possible les contenus standards qui sont en cache », détaille Bruno Hourdel en expliquant que cela permet de mieux gérer les montées en charge, 70% des internautes ne s'identifiant pas sur ces sites. « Nous faisons aussi de l'adaptive caching s'il y a de très importantes montées en charge, on peut décider de servir 90% des utilisateurs depuis le cache ».
Enfin, Aqua Ion permet de diffuser des sites Web via le protocole IPv6 sans devoir repenser l'infrastructure IPv4, assure Akamai.