Les choses ne s’arrangent pas pour Intel au regard des résultats financiers du troisième trimestre fiscal 2024. En effet, la société affiche une perte record de 16,6 Md$, soit plus que ses revenus qui s'établissent à 13,3 Md$. Cette perte s’explique en majeure par les charges passées pour le plan social annoncé cet été touchant plus de 15 000 personnes, ainsi que des dépréciations d’actifs y compris l’équipement lié au processus de fabrication Intel 7. Dans le détail, la division Client Computing Group, a enregistré un chiffre d'affaires de 7,3 milliards de dollars, en baisse de 7 %. L’activité Altera (FPGA) dévisse de 44% et celle de Mobileye décline de 8%. Par contre, l’unité datacenter et IA voit ses revenus progresser de 9% et celle liée au réseau et à l’edge croit de 4%.
Lors de la présentation des résultats, le CEO Pat Gelsinger est revenu sur quelques faits saillants. Il a évoqué la lenteur de l’adoption des accélérateurs IA Gaudi dont la troisième version a été lancée récemment. Il se veut par contre confiant dans la livraison de 100 millions de PC IA à la fin 2025. Sur l’entité Foundry (fabrication de puces pour le compte de tiers), le dirigeant a rappelé son intention de la rendre autonome et a salué les progrès réalisés dans le processus de fabrication 18A. Par contre, selon nos confrères de The Oregonian, Pat Gelsinger aurait poussé un coup de gueule contre l’administration Biden l’accusant de retard dans le déblocage de milliards de dollars de subventions fédérales. « Nous avons investi 30 milliards de dollars et nous n'avons reçu aucune subvention. Ce n'est pas acceptable », a indiqué le CEO dans une réunion avec les salariés. Il fait ici référence aux aides prévues pour l’industrie des semi-conducteurs dans le CHIPS Act.
Intel aiguise les appétits
Si Pat Gelsinger se veut confiant pour le prochain trimestre avec un revenu compris entre 13,3 et 14,3 Md$, d’autres personnes réfléchissent à l’avenir de la société. Selon Semafor, des membres du Congrès et le Département du commerce ont discuté des différentes options pour la survie d’Intel. Une de celles-ci serait un rachat par AMD ou Marvell de l’activité conception de puces. Une initiative en écho aux rumeurs de Bloomberg sur le potentiel rachat d’Intel par Apple, Samsung et même Qualcomm.
En tout cas, Intel a perdu déjà de manière symbolique sa place au sein de l’indice boursier, Dow Jones. Il va être remplacé à partir du 8 novembre par Nividia en pleine expansion. La société paye ainsi la chute de son cours de bourse et son retard dans la GenAI. Pat Gelsinger, lui, demande du temps pour pouvoir mener son plan de restructuration présenté en septembre dernier avec trois objectifs : améliorer l'efficacité de la division Foundry, atteindre l'objectif de 10 Md$ d'économies annoncé précédemment, et renforcer la franchise x86 (ce qu'il a commencé à faire en se rapprochant d'AMD pour contrer Arm) tout en développant la stratégie IA.