« Le marché de la gestion des processus documentaires reste dynamique grâce d'une part à un contexte juridique favorable et évolutif, d'autre part à des technologies matures et rassurantes » a expliqué Hélène Mouiche, analyste senior chez Markess, le 6 juillet 2017 en présentant les tendances du marché de la gestion des processus documentaires. Le taux de croissance annuel moyen de ce marché est, en France, de l'ordre de 6 %, passant de 5,7 milliards d'euros en 2015 à 6 milliards en 2016, Markess anticipant 6,8 milliards en 2018. Ce marché reste dominé par les services (BPO inclus) avec une part de 61 %, les licences occupant 22 % et les services cloud 17 %. Le cloud n'est utilisé que par le tiers des répondants aux enquêtes de Markess, ce chiffre devant atteindre une moitié d'ici 2018.
Beaucoup d'entreprises désirent mieux automatiser les processus documentaires sur l'ensemble de la chaîne de traitement, de l'horodatage et de la numérisation à la destruction à l'échéance. Mais, selon les étapes, le besoin est plus ou moins fort. La numérisation des documents papier, l'identification sûre, l'intégration des données au SI (après extraction), l'activation de workflows et l'archivage sont les étapes qui sont évoquées comme devant être mieux automatisées par plus de la moitié des répondants aux études de Markess. Il faut s'inquiéter des moins d'un tiers souhaitant automatiser la dernière étape -la destruction à l'échéance- car il semblerait que, en fait, c'est l'étape elle-même qui est négligée. Or le RGPD (ou GDPR) va concerner aussi celle-ci.
Optimiser et sécuriser
Les prestataires interrogés par Markess admettent volontiers que l'automatisation des processus documentaires suit les processus business et, donc, davantage ceux qui sont jugés prioritaires. Les trois chantiers principaux se révèlent ainsi être le soutien aux stratégies clients digitales, la digitalisation des processus documentaires RH (notamment le bulletin de paye) et la généralisation de la facturation électronique.
Cependant, les entreprises insistent sur un besoin de sécurité et ont visiblement besoin d'être rassurées à ce sujet. La moitié ont des besoins en signature électronique et à peine moins en authentification de documents entrants. Avec une contrainte évoquée par Hélène Mouiche : « les entreprises veulent optimiser l'expérience utilisateur. » Donc, sécurité, oui, mais facile d'usage. Ce besoin de facilité et d'adaptation aux usages réels se manifeste aussi dans la nécessité d'intégrer les usages mobiles par près de la moitié des répondants aux enquêtes.