Au début du mois de février, nous avions signalé les problèmes rencontrés par Autolib pour encaisser ses factures. Cette vitrine du groupe Bolloré qui assure un service de voitures électriques en libre-service à Paris ne faisait en effet plus payer ses clients abonnés réglant par prélèvement ou carte bancaire depuis début décembre 2013. Le service n'a cependant jamais été interrompu. Son directeur général, Morald Chibout, assure aujourd'hui que les problèmes appartiennent presque au passé : « 95% des sommes dues ont été recouvrées ».
Deux problèmes métier ont dû être traités par l'entreprise. Le premier concernait le changement de taux de TVA au 1er janvier 2014. Les tarifs TTC n'ont pas été modifiés, impliquant de ce fait une modification des tarifs HT. A cette évolution triviale s'est surtout ajoutée la migration SEPA. Comme EDF, Autolib a là été victime d'un retard à l'allumage dans ses relations avec sa banque, le CIC (groupe Crédit Mutuel). La migration des entreprises aux nouvelles normes européennes d'opérations bancaires ne s'est pas déroulée comme un long fleuve tranquille dans les entreprises françaises et le dossier de CIO.PDF 74 était d'ailleurs consacré au sujet.
Le directeur général appelle les cas particuliers
« Mais cela ne nous a pas inquiété outre mesure, c'était presque un non-sujet » veut rassurer Morald Chibout. Peu d'entreprises peuvent, pourtant, se permettre, avec philosophie, d'avoir trois mois de trésorerie en tout ou partie dans la nature. Les retards ont été traités par vagues et, de l'aveu même du directeur général d'Autolib, tous les cas ne le sont pas encore (comme celui de l'auteur de cet article). Les derniers clients non-prélevés des montants facturés devraient donc l'être sous peu.
Mais les clients se voient ainsi prélevés en bloc de la totalité des factures non-payées depuis presque trois mois. Morald Chibout indique : « les gens sont très compréhensifs et, dans des cas particuliers ou de fortes sommes, nous assurons un étalement des paiements ».
Le centre de relations clients gère les cas courants, notamment les modifications de comptes bancaires ou de cartes bancaires intervenues au cours des trois mois et ayant de fait engendré des rejets des paiements demandés sur les anciennes références. Mais Morald Chibout, après avoir suivi le problème de la migration SEPA personnellement, se réserve l'appel de trois ou quatre clients par jour, « les cas particuliers ». Se faire appeler par le directeur général d'une entreprise lorsque l'on est un client particulier doit surprendre. « J'aime rester au contact du terrain » justifie Morald Chibout.
Autolib corrige les erreurs de recouvrement dues au passage SEPA
Après EDF et quelques autres, Autolib a bien été victime de sa migration SEPA. Trois mois d'encaissements chaotiques s'achèvent avec un directeur général qui met la main à la pâte.