Le chiffre a de quoi frapper les esprits : selon une étude du cabinet Gartner, un employé de bureau utilise en moyenne 11 applications pour mener à bien ses tâches quotidiennes, contre seulement 6 applications voici seulement en 2019. 40% des travailleurs du savoir utilisent davantage d'applications que la moyenne. Et 5 % d'entre eux ont même besoin de 26 applications ou davantage pour leurs activités professionnelles !
Cette croissance rapide est la conséquence des projets menés par les entreprises notamment autour de la data (avec la multiplication des tableaux de bord), de la digitalisation des relations avec les clients ou de l'automatisation. Mais cette explosion applicative a également des conséquences négatives : selon la même étude du Gartner, 47 % des cols blancs ont du mal à trouver les informations ou les données dont ils ont besoin pour accomplir efficacement leur travail.
Les limites du solutionisme technologique
« Les employés de bureau peinent à se maintenir à flot face à la déferlante d'informations et d'applications qui inondent l'environnement de travail numérique. Bien que cols blancs s'efforcent de gérer efficacement ce contenu afin de réduire la duplication et/ou d'améliorer le partage et la rétention des connaissances, trouver les informations nécessaires à l'accomplissement d'un travail donné s'avère souvent un défi », relève Tori Paulman, analyste sénior au sein du Gartner.
Ces chiffres illustrent aussi les limites des stratégies IT consistant à répondre à chaque nouveau besoin par une nouvelle application. Un solutionisme technologique interne aux organisations qui aboutit à des employés prenant de mauvaises décisions faute d'isoler les informations pertinentes parmi le déluge de données sous lequel ils croulent. 45% des 4 800 employés à plein temps interrogés par le cabinet d'études expliquent ainsi recevoir des notifications non pertinentes et 36% de ces mêmes cols blancs loupent des informations importantes du fait du nombre d'applications et/ou du volume de données qu'ils manipulent
Pour le Gartner, la DSI a un rôle clef à jouer pour corriger ces dérives, en repensant l'expérience numérique offerte aux employés. 66% des personnes interrogées par le cabinet américain expliquent que leur organisation pourrait améliorer ses résultats si la DSI fournissait des applications et systèmes acceptés par tous pour accomplir les tâches du quotidien. Une préoccupation qui est d'ailleurs alignée avec la volonté de maîtriser les coûts IT. Car, malgré les efforts d'optimisation budgétaires menés par les directions IT, les dépenses mondiales en logiciels sont en passe de progresser de plus de 12 % cette année, selon les prévisions du même Gartner.