La scission d’Atos n’aura pas duré longtemps. La SSII annonce en effet la vente de Tech Foundations, comprenant l’activité d’infogérance et de digital workplace. Dans un communiqué, le groupe précise qu’il est entré en négociation exclusive avec EP Equity Investment (EPEI), structure détenue par Daniel Kretinsky. En juin dernier, lors de la présentation de la feuille de route de Tech Foundations, des rumeurs faisaient état de discussions avec le milliardaire tchèque qui vient par ailleurs de mettre la main sur Casino.
Selon Atos, les négociations valorisent l’activité historique à 2 Md €. L’opération va être soumise à l’approbation des actionnaires lors d’une assemblée générale extraordinaire organisée à la fin de l’année. Cette cession aura un impact positif net de 100 M € sur la trésorerie du groupe. Une annonce qui a été plutôt accueillie favorablement à la bourse, l’action Atos gagnait près de 8,5 % en début de matinée. À l’occasion des résultats trimestriels de la SSII, la valeur de l’action avait chuté de 20 % en fin de semaine dernière.
Changement de nom et augmentation de capital
En complément de la cession de Tech Foundations, Atos en profite pour changer de nom. La SSII deviendra Eviden, du nom de la deuxième entité du groupe. Elle comprend les activités cloud, cybersécurité, big data. Ces deux derniers sujets, englobés dans la structure BDS (Big Data et Sécurité) ont suscité les convoitises de Thales et Airbus. Le premier s’est tourné vers une autre proie avec le rachat de l’Américain Imperva pour 3,6 Md $. Il reste donc Airbus, qui selon le journaliste Marc Endeweld, serait toujours en discussion pour racheter BDS malgré des négociations rompues en mars dernier. Et la partie transformation numérique, intéresserait, elle, David Layani de OnePoint, assure-t-il.
Le changement de nom s’accompagne d’une augmentation de capital de 900 M € dont 180 M € seraient réservés au fonds EPEI au prix de 20 euros par action, qui lui conféreraient 7,5 % du capital. À voir maintenant comment vont réagir les petits actionnaires du groupe. Bertrand Meunier, président du Conseil d’administration, avait sauvé sa place à la dernière AG tumultueuse. Une fronde d’actionnaires minoritaires avait voulu placer Leo Apotheker, ancien patron de HP et SAP, à sa place. Il faudra aussi mesurer l'impact de ces différentes décisions sur l'emploi au sein d'Atos comprenant 110 000 salariés, dont 20 000 en France.