Il y a deux ans, Atos présentait son programme Quantum de développement d’une plateforme de simulation quantique pour tester les algorithmes conçus pour les ordinateurs quantiques. Depuis, l’expertise du fournisseur français dans ce domaine a été retenu, dans le cadre de l’initiative Quantum Flagship, pour les projets AQTION et PASQuanS, dont les budgets respectifs dépassent les 9 M€ et qui courent jusqu’en septembre 2021. Le premier, AQTION, est mené à l’Université d’Innsbruck, en Autriche, en consortium avec d’autres acteurs de la recherche et de l’industrie. Il porte sur la réalisation « d’un ordinateur quantique à ions piégés entièrement automatisé destiné à résoudre des problèmes scientifiques et commerciaux majeurs », décrit Atos. L’objectif est de développer un accélérateur quantique de 50 qubits d’ici 5 ans. Le fournisseur français apportera au projet son simulateur d’algorithmes, Quantum Learning Machine, et participera à la recherche sur les applications industrielles des technologies quantiques.

Le 2ème projet, PASQuanS, est conduit par l’Institut Max Planck de Munich, en Allemagne, et l’Institut d’Optique Graduate School. Il porte sur le développement de la prochaine génération d’environnement de simulation quantique dépassant largement la portée du calcul classique dans le domaine des sciences fondamentales, dans le développement des matériaux, la chimie quantique et les problèmes industriels ayant une importance de premier plan. « L’objectif est de créer des plateformes de simulation quantique d’atomes neutres et d’ions jusqu’à 500 atomes », explique Atos qui, dans ce cadre, se voit confier la partie applicative, avec des partenaires industriels européens tels que Total, Bosch, Airbus, EDF et Siemens.

132 M€ de l'UE sur 20 premiers projets de Quantum Flagship

L’initiative Quantum Flagship, engagée dans le cadre du programme Horizon 2020 de l’Union européenne (*), prévoit de financer sur les 10 prochaines années plus de 5 000 chercheurs engagés sur les technologies quantiques en Europe. A long terme, l'objectif poursuivi est de développer un réseau au sein duquel des ordinateurs quantiques, simulateurs et capteurs seront interconnectés à travers un réseau de communication quantique. Fin octobre, la Commission européenne a annoncé un financement de 132 M€ sur les 20 premiers projets de Quantum Flagship. D’ici 2021, elle prévoit de financer 130 autres projets pour un budget qui devrait atteindre au total 1 milliard d’euros sur la chaîne de valeur quantique en Europe, depuis les étapes de recherche jusqu’à l’industrialisation, indique la Commission dans un communiqué. « L’Europe est déterminée à tirer le développement des technologies quantiques au niveau mondial (…). Si nous voulons déverrouiller le plein potentiel des technologies quantiques, nous devons développer une base industrielle solide faisant un plein usage de nos recherches », pointe Andrus Ansip, vice-président de la Commission pour le marché numérique unique.

Les bénéfices des technologies quantiques sont espérés dans les domaines de l’informatique, de la métrologie, des simulations, du chiffrement et des télécommunications ou encore, de la détection, par exemple à travers l’utilisation de capteurs ultra-précis dans l’e-santé.

(*) Horizon 2020 : les investissements engagés dans ce programme R&D de l’Union européenne démarré en 2014, devraient atteindre près de 80 Md€ d’ici 2020, en plus des investissements privés engagés. https://ec.europa.eu/programmes/horizon2020/what-horizon-2020