Atos poursuit ses acquisitions ciblées en cybersécurité. Après les rachats de rachats de Paladion, digital.security, SEC Consult et Motiv en 2020, la 2ème SSII française complète cette fois ses solutions de sécurisation des identités numériques. Le groupe dirigé par Elie Girard vient en effet de signer un accord pour acquérir Cryptovision, un spécialiste allemand des technologies de chiffrement qui travaille dans le domaine de l’identification électronique. Celui-ci développe et met en oeuvre logiciels, solutions de sécurité et matériel pour des clients soumis à des réglementations très exigeantes comme le secteur public et la défense. Cette transaction renforcera en particulier les activités du groupe français sur ces deux marchés en Europe.
Contacté par la rédaction, Atos précise que le rachat de Cryptovision complète notamment son portefeuille sur les sujets de l’e-ID composé des solutions CardOS et IDnomic. « Il augmente leur couverture fonctionnelle et permet de répondre à de nouveaux projets et clients tout en augmentant la valeur d’Atos dans ce domaine. La gamme de produits Cryptovision permet également d’augmenter notre couverture technologique sur la sécurité des objets connectés », nous a-t-on indiqué.
Plus de soixante experts
Basée à Gelsenkirchen, Cryptovision a été co-fondée en 1999 par Markus Hoffmeister, CEO, et Marco Smeja, CSO. En Allemagne, ses produits sont certifiés par le BSI, office fédéral de la sécurité de l’information, et accrédités par l’Otan. A l’international, la société travaille aussi sur ses projets de grande ampleur comme celui de la carte d’identité électronique au Nigeria. Son effectif réunit plus de soixante experts. Chez Atos, ces équipes « vont rejoindre les activités dédiées aux produits de cybersécurité en Allemagne, au sein desquelles nous développons déjà des solutions de gestion des identités et des accès et des solutions cryptographiques qualifiées par le BSI », nous a précisé l’ESN française.
Avec ce rachat, Atos table sur des synergies commerciales en accédant au réseau de revendeurs constitué par Cryptovision et aux partenariats technologiques que ce dernier a noués au niveau mondial. Le groupe français indique apporter de son côté les relations de confiance qu’il a établies avec les clients du secteur gouvernemental en Europe. En termes de souveraineté numérique, ce rapprochement conforte la capacité du groupe à accompagner l’Europe face à ses enjeux d’autonomie stratégique, souligne Atos en rappelant par ailleurs que la France et l’Allemagne sont deux leviers de croissance importants pour ses activités de produits de cybersécurité.
Un rachat finalisé d'ici la fin du 3e trimestre
Plus largement, « cette acquisition s’inscrit dans la stratégie d’Atos visant à renforcer sa présence, ses capacités et son portefeuille de produits de cybersécurité dans le monde entier », indique aussi Pierre Barnabé, vice-président exécutif senior, responsable de la division big data et cybersécurité d’Atos, dans un communiqué. Le rachat, soumis aux approbations réglementaires, devrait être conclu d’ici la fin du 3ème trimestre. En 2020, les activités cloud, digital, sécurité et décarbonation ont représenté 46% du chiffre d’affaires d’Atos, contre 40% en 2019. A moyen terme, l’ESN française a l’ambition de porte ce mix d’activités à 65% de son chiffre d’affaires.
Parallèlement au rachat de Cryptovision, Atos procède à deux autres rachats ciblés : dans le PLM avec Processia et dans l’analyse vidéo basée sur l’IA via Ipsotek.