Attendu depuis quelques semaines, le plan de refinancement d'Atos a été présenté aux actionnaires et aux crénanciers. Le groupe est en effet acculé par un mur de dettes de 4,6 milliards d’euros, dont 3,65 milliards d’euros à rembourser ou à refinancer d’ici fin 2025. Dans le plan dévoilé, la SSII est à la recherche de 1,2 Md€ (600 M€ de liquidités pour la période 2024-2025 et 600 M€ de lignes de crédit). Par ailleurs, elle prévoit de convertir en action près de la moitié de sa dette. Le groupe a également trouvé un accord avec les banques et l’Etat pour un financement intermédiaire de 450 M€.
L’engagement de l’Etat était attendu après les propos du ministre de l’Economie et des Finances et du Premier ministre pour protéger les activités stratégiques d’Atos. Il accorde un prêt de 50 M€ via le fonds de développement économique et social (FDES). En échange, l’Etat recevra une action de préférence de Bull, composante de BDS intégrant les supercalculateurs. Ces derniers sont utilisés dans la simulation nucléaire et d’autres activités sensibles liées à la Défense.
L’Etat sécurise en attendant les offres de reprise
L’Etat se met donc dans une position de sécurité dans l’attente d’une éventuelle « solution nationale », que Bruno Lemaire appelle de ses vœux. Hier nos confrères de BFM indiquaient que le gouvernement planchait sur plusieurs options : une participation directe via l’Agence de participation de l’Etat, un investissement minoritaire de BPIfrance couplé avec un industriel ou alors pousser une entreprise ou un consortium à se positionner. Dans ce cadre, Dassault Aviation étudierait le dossier de BDS, mais principalement sur le volet supercalculateur et le programme Mission Critical System qui équipe les avions Rafale.
Après la présentation du plan de refinancement, les repreneurs ont commencé à se positionner. Un des premiers à dégainer a été David Layani, patron de OnePoint et actionnaire de référence d’Atos. Il milite pour la fin des cessions et souhaite toujours acquérir l’ensemble des activités. Pour épauler sa proposition, il met en avant le soutien du fonds Butler Industrie, créé par le franco-brésilien Walter Butler. On prête aussi à Daniel Kretinsky d’être de la partie avec le canadien CGI. Le feuilleton Atos n’est pas prêt de s’arrêter.