Avant les grandes manœuvres, il y a toujours des prises de position. Et c’est bien dans ce sens qu’il faut comprendre l’annonce de la part d’Atos des nominations au sein du conseil d’administration. David Layani, fondateur et président de OnePoint et Helen Lee Bouygues, présidente de LB Associés. L’arrivée de ces deux personnalités était attendue, David Layani étant devenu à la fin de l’année 2023, un actionnaire de référence dans Atos (à hauteur de 11,4%). Il réclamait alors trois sièges au sein du CA.
Une position stratégique dans un contexte où Atos a mis fin hier aux négociations avec Daniel Kretinsky sur la cession de TechFoundations. Un demi-revers pour le milliardaire tchèque qui a rapidement proposé une offre globale sur l’ensemble de la SSII (infogérance, digitale et Eviden) à l’exclusion des « supercalculateurs et de la cybersécurité », rapportent nos confrères de BFM Business.
Une forte campagne de lobbying
Sur son chemin, il trouvera David Layani qui lui aussi élabore une offre de reprise d’Atos en dehors de la cybersécurité. Il compterait sur un prêt du fonds américain Carlyle de 300 à 400 M€ et pourrait mobiliser d’autres investisseurs pour l’emporter. Les deux acteurs ont rencontré les conseillers de Bruno Lemaire et l’administratrice Hélène Bourbouloux pour présenter leurs propositions et mener une intense campagne de lobbying.
Ils devront surtout convaincre le pool bancaire en pleine négociation de la dette d’Atos. Ce dernier doit refinancer 3,65 Md€ d’ici fin 2025. Il faudra également attendre les résultats financiers du groupe décalés au 20 mars dans l’attente d’un rapport d’audit. Par ailleurs, les choses peuvent évoluer du côté la branche BDS (big data et cybersécurité) où Airbus est en discussion pour le rachat. Le feuilleton Atos est donc loin d’être terminé…