Steria avait reçu, avant sa fusion avec Sopra Group, une offre de rachat de la part d'Atos, 2ème SSII française, valorisant son action à 22 euros. La société de services dirigée par François Enaud, qui a opéré un rapprochement amical avec Sopra Group au début de ce mois, a confirmé l'information relative à l'offre d'Atos dans un communiqué (diffusé à la suite d'un article publié hier par le site Wansquare sous le titre « Steria-Sopra : les drôles de cachotteries »).Â
Steria explique qu'elle était en négociations exclusives avec Sopra depuis plusieurs mois et que son Conseil de surveillance (avec le Conseil d'administration de son associé commandité Soderi) s'est prononcé en faveur du projet de rapprochement après avoir été informé de l'offre faite par Atos. Dans un courriel à Dow Jones Newswires, la société dirigée par Thierry Breton, a indiqué que cette offre restait valable pendant deux mois et que Steria pourrait l'accepter quand elle voudrait. La diffusion de cette information a fait remonter le cours de l'action Steria ce jeudi. Elle cotait 19,87 euros (+6,44%) à 14 h 10.
Atos, deux fois plus gros que la fusion Steria/Sopra
Ainsi que le rappelle Steria, le projet de rapprochement avec Sopra Group doit déboucher sur un groupe de 3,1 milliards d'euros réunissant plus de 35 000 personnes dans 24 pays. L'opération devrait générer 62 millions d'euros de synergies opérationnelles, l'objectif étant de renforcer fortement la croissance organique permettant au groupe ainsi constitué de dépasser les 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires et d'approcher les 10% de marge opérationnelle.
De son côté, le groupe Atos est déjà deux fois plus important. Il a réalisé en 2013 un chiffre d'affaires de 8,61 milliards d'euros, légèrement inférieur à celui de l'an dernier (en baisse de 0,9%) et affiche une marge opérationnelle de 7,5%. Son effectif total s'élevait à 76 320 personnes à fin 2013. Le groupe a recruté l'an dernier 10 806 nouveaux collaborateurs.
On peut comprendre que Steria, qui a réalisé en 2013 un chiffre d'affaires consolidé de 1,75 milliard d'euros* (-1,8%) hésite à se fondre dans Atos.
(*) avec une marge opérationnelle de 6,3%.