L'architecture de ces processeurs va permettre d'introduire des fonctionnalités et d'ajouter des capacités aux appareils mobiles et aux serveurs, tout en équilibrant les performances avec la consommation d'énergie. Par exemple, les capacités de sécurité au niveau du hardware peuvent être utilisées telles quelles pour sécuriser les transactions mobiles. Par ailleurs, « avec ces processeurs, les systèmes actuels pourront prendre en charge jusqu'à 64 Go de mémoire, contre 4 Go avec les processeurs ARM 32 bits actuels », a ajouté Ian Forsyth.
Des licences vendues aux fondeurs de puces
ARM vend sous licence ses designs de processeurs à des fondeurs de premier plan. À charge pour eux de fabriquer les puces qui seront intégrées dans des tablettes, des smartphones et des serveurs. Les premières puces de la série Cortex A50 pourraient être disponibles fin 2013 pour les fabricants. Ils pourront donc commencer à partir de là à produire de nouveaux matériels. Les serveurs intégrant ces puces pourraient arriver en premier sur le marché, et certains fabricants de puces partenaires visent activement les smartphones et tablettes haut de gamme. « L'arrivée de ces puces dans les smartphones aura probablement lieu un peu plus tard », a déclaré Ian Forsyth. Calxeda et AMD ont déjà annoncé qu'ils achèteraient la licence pour produire des processeurs ARM 64 bits et qu'ils vendraient des puces pour serveurs à base d'ARM en 2014. Samsung, Broadcom, Hisilicon et STMicroelectronics ont également acheté la licence de la série Cortex-A50 d'ARM. « Samsung a acheté les licences pour les Cortex-A57 et A53 », a précisé Ian Forsyth.
Le Cortex-A57 est un « gros processeur ». Il vise les serveurs haute performance, les tablettes et les « super smartphones », a déclaré le directeur produit. Comparé aux processeurs ARM existants, le A57 est capable de fournir des performances trois fois plus élevées pour une consommation d'énergie équivalente. En fonction de la vitesse d'horloge et du nombre de coeurs, le processeur peut aussi consommer moins d'énergie que les processeurs ARM existants. « Le Cortex-A57 peut être d'ores et déjà configuré en version 16 coeurs et la version serveur pourra comporter davantage de coeurs dans le futur », a ajouté Ian Forsyth.
ARM doit convaincre sur le marché des serveurs
ARM domine le marché des smartphones et des tablettes, et voudrait se faire une place sur le marché des serveurs, où les puces x86 d'Intel et AMD tiennent le haut du pavé. Mais l'intérêt de mettre des processeurs ARM dans les serveurs grandit, à cause de leur meilleur rendement énergétique, notamment pour le traitement des requêtes web, dans la recherche ou les réseaux sociaux par exemple, qui mobilisent beaucoup de ressources. Dell et Hewlett-Packard proposent déjà des prototypes de serveurs à base d'ARM et offrent aux clients qui souhaitent déployer des serveurs ARM pour réduire leur facture énergétique, la possibilité de les tester. Mais Intel travaille aussi à peaufiner ses processeurs Atom basse consommation qu'il destine aux serveurs cloud. Le fondeur livrera ses prochaines puces Atom série S pour microserveurs un peu plus tard cette année.
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Selon Ian Forsyth, « la puce Cortex-A53 d'ARM affiche un plus petit noyau et offre les mêmes performances que le processeur Cortex-A9 actuel utilisé dans les smartphones et les tablettes ». Le design de l'A53 est « 40 % plus petit et pourrait servir de base à des processeurs plus compacts et plus économes en énergie ». Les processeurs Cortex-A53 pourraient être intégrés dans des smartphones et des tablettes, et apporteraient l'avantage du support 64 bits, comparé aux processeurs ARM actuels. Les titulaires de licence auront le droit de combiner et d'associer les versions A57 et A53. « Par exemple, dans les serveurs, les noyaux Cortex-A57 pourraient traiter les volumes importants de transactions, tandis que les noyaux A53, plus économes en énergie, pourraient être assignés au traitement rapide d'une transaction quand les serveurs sont en veille », a expliqué Ian Forsyth. ARM fait la promotion de son concept « Big Little » qui consiste à combiner des puces basse consommation à des noyaux haute performance pour assurer un traitement informatique équilibré. Par exemple, un smartphone pourrait intégrer des noyaux haute performance pour gérer les applications exigeantes, et des noyaux basse consommation pour gérer les tâches moins gourmandes en énergie, les appels téléphoniques par exemple.
Ces processeurs Cortex sont basés sur l'architecture ARMv8, annoncée en octobre de l'année dernière. Ces puces succèderont au processeur Cortex-A15, que l'on vient juste de voir apparaître sur le marché dans des terminaux comme le Nexus 10 de Google, lancé cette semaine. Des entreprises comme Nvidia, Cavium et AppliedMicro ont aussi acheté la licence pour le design ARMv8 qu'elles comptent utiliser comme base pour créer leur propre micro-architecture processeur.