La souplesse des start-ups passe également par un repositionnement produit si le succès n’est pas au rendez-vous. Igneous Systems, que nous avions déjà rencontré l’an dernier à Menlo Park, étoffe ainsi sa plateforme de stockage objet reposant sur l’abonnement pour s’attaquer au marché de la sauvegarde et de l’archivage hybride. Kiran Bhageshpur, le CEO et cofondateur de la société toujours basée à Seattle, nous a expliqué en décembre dernier dans les locaux de ses investisseurs - New Enterprise Associates à Menlo Park - les raisons de ce repositionnement stratégique. La commodité du cloud est très séduisante mais le stockage de données critiques n’est pas toujours indiqué.
La start-up exploite son architecture de stockage secondaire scale-out reposant sur des disques durs dotés d’un contrôleur réseau (des nano-serveurs) pour assurer le back-up et l’archivage des données en local - dans le datacenter de l’entreprise - et sur le cloud pour le tiering et la réplication (AWS et Azure pour l’instant, Google n’est pas encore supporté). « La première chose que nous faisons est de permettre aux entreprises de sauvegarder et de protéger toutes leurs données sur site dans des clouds publics, afin de bénéficier de solutions évolutives », nous a indiqué le CEO. « Et l’archivage est pour nous une extension de la sauvegarde. Avec l’archivage, les entreprises peuvent garder les données pour toujours, tout en supprimant ce qu’elles veulent sur le stockage primaire ». On a donc le stockage primaire, puis le secondaire sur Igneous avec une extension naturelle vers le cloud public. Une indexation de toutes les données sauvegardées est réalisée par la plateforme d’Igneous qui utilise des containers et une architecture de micro-services (Docker + Kubernetes) pour stocker les données dans le cloud d’AWS avec DynamoDB et Lambda.
220 To par appliance
Igneous apporte l’administration et le management des données dans le cloud avec une appliance locale pour réduire la latence et augmenter les performances. La première étape est le back-up vers l’appliance d’Igneous puis le tiering et la réplication dans le cloud sur AWS S3. « Nous initions pour commencer un snapshot puis nous maintenons le catalogue en incrémental ». Igneous travaille déjà avec plusieurs plateformes de stockage du marché, avec le support de NetApp Ontap, Dell EMC Isilon et Pure Storage Flashblade. « Nous ne sommes toutefois pas intéressés par le mode bloc, nous ne sommes pas en concurrence avec Cohesity ou Rubrik, qui travaillent sur les VM et les serveurs physiques », nous a indiqué Kiran Bhageshpur. « 70% de nos clients ont des données non structurées ».
Igneous supporte pour l'instant AWS et Azure mais pas encore Google Cloud Platform. (Crédit : Igneous)
L’appliance d’Igneous repose sur 6 unités de type rack et 3 box pour une capacité totale de 220 To, avec des disques durs ou des SSD. Il faut compter 100 000$ HT pour un an d’abonnement. Les clients d’Igneous sont pour l’instant tous américains mais le développement en Europe est à l’étude, notamment si des utilisateurs actuels le demandent. Une solution Robo est par exemple envisageable. D’autres services sont à venir.