Parmi les preuves déposées par Apple au tribunal, un prototype d'iPhone développé en 2006 et ressemblant étrangement à l'iPhone 4, en vente depuis 2010, mais aussi l'un des prototypes d'iPad, qui porte l'étiquette "X9 N ° 4". Celui-ci est présenté sur les schémas avec une béquille fixée à l'arrière de l'unité alors qu'un deuxième document le montre sans le socle mais avec une cavité sur l'arrière de la coque qui aurait très probablement dû servir à accueillir le stand lors de son repli.
Une bataille d'arguments en tous genres
Lors de ce procès, le principal angle d'attaque de la firme de Cupertino consistera à affirmer que Samsung a voulu profiter de l'intérêt créé par les smartphones et les tablettes de la firme américaine. Selon Apple, Samsung aurait, grâce à ces brevets, augmenté considérablement les ventes de ses smartphones, entraînant un manque à gagner de plusieurs centaine de millions de dollars pour la firme de Cupertino.
De son côté, Samsung se défend vigoureusement et clame s'être lancé dans les communications il y a plus de 20 ans. Le Sud-coréen affirme que la marque à la pomme n'aurait jamais pu vendre un seul iPhone sans les bénéfices de ses technologies brevetées. Samsung contre-attaque même et accuse à son tour Apple du viol de 5 de ses brevets dont deux concernant la technologie 3G. Le coréen compte d'ailleurs apporter un certain nombre de documents qui prouveraient qu'un smartphone rectangulaire aux coins arrondis possédant un écran large et un unique bouton était prévu bien avant la sortie du premier iPhone.
Selon Samsung, Apple aurait en outre trouvé son inspiration chez deux designers de Sony qui, dans une interview, auraient fait l'apologie d'un appareil minimaliste et sans fioritures.
Samsung explique qu'un document interne d'Apple comportant des dessins avec le logo de Sony le prouvent.
Un enjeu crucial
Malgré une collaboration de longue date entre Apple et Samsung, notamment pour l'achat de composants électroniques pour les smartphones de la firme américaine, aucun accord n'a pu être trouvé malgré les efforts déployés par les juges pour que les deux patrons s'entendent. Aujourd'hui, un accord avant la tombée du verdict paraît impossible. La firme à la pomme réclame plus de 2,5 milliards de dollars à son rival Samsung pour manque à gagner et plus de 25 millions de dollars pour la licence des brevets. Les produits de la gamme Galaxy du sud-coréen pourraient en outre être interdits de vente sur le sol américain.
De son côté, Samsung demande une redevance de 2,4% sur chaque iPhone et iPad 3G vendus avec la technologie 3G.
Ensemble, les deux géants fournissent plus de la moitié des smartphones dans le monde.
L'enjeu est crucial : la paternité des smartphones et tablettes du futur et surtout l'image de marque liée à l'innovation. Le procès devrait durer au moins quatre semaines.