Des géants américains du secteur des TIC s'unissent face à la justice. Apple, Cisco et AT&T ont rejoint Verizon et l'Electronic Frontier Foundation pour soutenir la firme de Redmond, enrôlée dans un bras de fer législatif. Microsoft s'est engagé bec et ongles contre la décision que le Patriot Act puisse également s'appliquer aux données hébergées hors des USA. Rappel des faits: fin avril, un juge fédéral américain confirmait que Microsoft était en devoir de répondre favorablement à une réquisition de justice, demandant l'accès aux données de l'un de ses clients, en l'occurrence des emails stockés sur des serveurs situés en Irlande.
Au-delà de la concurrenceComme l'explique le site Gigaom, cette union en soutien à Microsoft illustre comment l'avènement du cloud computing pousse, dans certains cas, des entreprises technologiques à surmonter leurs différends concurrentiels, afin de contester des lois de protection des données n'allant pas dans le sens de leurs intérêts communs. Car sous couvert de lois plus favorables aux utilisateurs en termes de protection des données, les acteurs informatiques européens profitent du scandale de la NSA, notamment, pour mettre en avant leurs propres services d'hébergement et de cloud computing auprès du public et des entreprises.
Risque de perte de confianceDans un mémoire judiciaire publié par Apple et Cisco dans le cadre de leur soutien à Microsoft, les deux entreprises affirment que l'arrêt du juge fédéral, fin avril, était une erreur. Selon elles, ce dernier a omis de considérer les obligations contradictoires des droits étranger et fédéral. Le document fait en outre observer que dans ce contexte, les questions de souveraineté ne doivent pas être résolues par des entreprises ou des cours fédérales de district, mais par les gouvernements. De l'avis d'Apple et Cisco, la décision du magistrat «place les fournisseurs et leurs employés face à des risques significatifs de sanctions étrangères, et favorise une perte potentielle de confiance des clients envers les fournisseurs américains en général.»
ICTjournal.ch