AOL France ferme ses portes
Une centaine d'employés AOL France vont être licenciés suite à la fermeture de plusieurs filiales de la firme en Europe.
Annoncée hier lors d'un comité d'entreprise exceptionnel, la fermeture d'AOL France fait suite à un vaste plan social (projet « everest ») qui prévoyait, dès novembre dernier, la suppression d'un tiers des 6 900 employés d'America Online (AOL) dans le monde. Avec seulement 1100 volontaires sur les 2500 postes visés, AOL annonce désormais des départs forcées pour assurer à terme, la pérennité du groupe aux Etats-Unis. « Nous avons analysé tous les aspects du marché et nous sommes posés les bonnes questions quant à notre compétitivité dans les domaines qui ne relevaient plus de notre compétence dans plusieurs pays» explique Tricia Primrose, porte parole américaine d'AOL.
Les quelques millions de Français encore utilisateurs d'AOL ne devraient, eux, pas souffrir du déclin du groupe puisque le portail français et la messagerie instantanée AIM resterons actifs, mais gérés par d'autres plate-formes du groupe. Aux Etats-Unis, AOL revendique encore une audience de 100 millions d'utilisateurs et un nombre limité de licenciements avec des mesures d'accompagnement (outplacement, assurance médicale...)
Un déclin annoncé
Pionnier de l'Internet dans les années quatre vingt dix, AOL fut une des première entreprise à proposer une messagerie électronique au grand public. Handicapé par son interface rigide et pas assez novatrice, AOL a ensuite perdu pied face à des concurrents proposant des abonnements Internet moins chers et illimités. En 2001, Time Warner s'est emparé de la firme pour développer une synergie multimédia qui n'a jamais fait ses preuves. L'aventure, marquée par l'abandon des activités de FAI et par l'échec de la nouvelle stratégie publicitaire, entrainera des pertes sévères pour le géant des médias. Selon le cabinet d'études IDC, la part de marché publicitaire d'AOL aux Etats-Unis est descendue de 8,2% début 2005 à 4,4% fin 2009. Ce plan de licenciement arrive à un moment forcément difficile pour AOL qui, depuis son introduction en bourse en décembre dernier, peinait à maintenir la tête hors de l'eau. Transfuge de Google, Tim Armstrong, président d'AOL depuis mars dernier, a expliqué que la firme se tournerait dorénavant vers la publicité et l'amélioration des services de communication sur Internet.