Il aura fallu un an à Colleen Kollar-Kotelly - en charge du dossier antitrust opposant Microsoft, la firme fondée par Bill Gates (photo) à neuf Etats américains - pour finalement débouter les plaignants et conforter l'accord entre l'éditeur et la Maison Blanche. Fidèle à la ligne de conduite fixée par l'administration Bush, la Justice s'est donc montrée clémente avec Microsoft.
Menacé de scission par un jugement en première instance datant de juin 2000, Microsoft se retrouve finalement en droit de poursuivre ses activités en l'état, nonobstant l'ouverture du bureau de Windows et l'obligation de permettre aux constructeurs OEM l'installation d'applications concurrentes des siennes.
Du côté de Redmond - ville abritant le siège social de l'éditeur - on a le triomphe modeste affirmant simplement être "ravi de voir entériner l'accord signé avec le département de la Justice". Microsoft se donne du temps pour étudier les conclusions du juge Colleen Kollar-Kotelly mais ne devrait pas faire appel de sa décision.
L'épine européenne
Reste l'éventualité d'un ultime appel des Etats déboutés et qui n'ont toujours pas fait part de leurs intentions. Sun, l'un des principaux opposants à Microsoft, a pour sa part affirmé poursuivre ses actions en Justice et exhorte les Etats à en faire de même.
Surtout, l'Europe s'avère être désormais l'ultime rempart à un éventuel abus de position dominante de Microsoft. Relativement attentiste et à la traîne de la Justice américaine depuis le début des procédures antitrust en 1998, la Commission se retrouve en première ligne et a prévu de se prononcer d'ici la fin de l'année sur d'éventuelles sanctions. En ligne de mire : les liens trop étroits entre les versions clients et serveurs développées autour du noyau Ws NT et l'intégration de Media Player, le lecteur multimédia de Microsoft, à Windows.
Chez Microsoft on compte sur la mansuétude européenne au nom de "la cohérence transatlantique" (sic).