L'éditeur de logiciels Oracle, également fournisseur de serveurs depuis le rachat de Sun, a clos son quatrième trimestre fiscal sur un chiffre d'affaires en hausse de 39% par rapport à la même période, l'an dernier. Il est vrai que la société comptabilise maintenant les livraisons de matériels Sun, pour 1,23 milliard de dollars (Md$) sur ce trimestre auxquels se sont ajoutés 600 M$ pour le support associé. Mais les ventes de licences de l'éditeur ont également crû de 14%, à 3,1 Md$, par rapport à la même période, l'an passé, ce qui constitue un bon indicateur. Les revenus tirés de la maintenance des logiciels et des mises à jour ont eux aussi progressé, de 12 %, à 3,43 Md$. Les services n'ont augmenté que de 4%, à 1,1 Md$.

Avec un bénéfice opérationnel en hausse de 14% à 3,3 Md$, Oracle réalise une marge opérationnelle de 35% par rapport au CA, alors que celle-ci atteignait 44% au quatrième fiscal 2009. Le bénéfice net, lui, progresse de 25% à 2,36 Md$ (gain par action : 0,46 dollar, +24%). Sur les douze mois de l'exercice, son augmentation se limite à 10%, et débouche sur un bénéfice par action de 1,21 dollars (+11%).

Les clients de Sun rassurés, considère Safra Catz

Sun a réduit le bénéfice opérationnel GAAP d'environ 100 M$, mais selon la présidente d'Oracle, Safra Catz (photo ci-dessus), la société rachetée a contribué à hauteur de 400 M$ au bénéfice opérationnel non GAAP sur la période. Elle n'oublie pas de comparer avec l'année précédente, quand Sun, encore indépendant, perdait de l'argent. Avec ce rachat, Oracle s'est engagé dans une stratégie qui sous-tend la vente de systèmes intégrés associant serveurs, stockage, middleware et applications de gestion.
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Les réductions de coûts et d'effectifs ont permis à Oracle de tirer profit de Sun. Dans une communication réglementaire, ce mois-ci, l'éditeur a indiqué qu'il allait procéder à davantage de suppressions de postes qu'initialement prévu.
Safra Catz pense que Sun peut contribuer à hauteur de 1,5 Md$, voir davantage, au résultat opérationnel de l'exercice fiscal 2011 qui vient de débuter. Lors d'une conférence, hier, la présidente a listé une série de facteurs favorisant les activités autour de Sun. Elle affirme que les utilisateurs ont été rassurés par le fait qu'Oracle absorbe la société fondée par Scott McNealy.
« Les clients achètent beaucoup de matériels actuellement. Ils restent très fidèles à la technologie qu'ils apprécient, a-t-elle expliqué. Maintenant qu'ils savent qu'il y a un futur pour celle-ci... Ils se sentent plus à l'aise pour reprendre les investissements dans ce domaine ».

Oracle requiert le support sur toutes les machines

Par ailleurs, Oracle a modifié la politique de support des produits Sun, avec une tarification attractive très bien reçue par le clients, a ajouté Safra Catz. De nombreux utilisateurs qui n'avaient pas souscrit de support y sont revenus. »

Pourtant, Oracle demande aux clients optant pour le support du matériel de le faire pour l'ensemble des systèmes. Les observateurs ont analysé cette démarche comme une tentative d'Oracle d'empêcher les clients de Sun d'utiliser les patches fournis pour les machines sous contrat de support pour mettre à jour les machines non maintenues.
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Oracle prévoit de doubler la force de vente de Sun, a promis le PDG Larry Ellison. La société a également placé de grands espoirs dans ses lignes d'appliances de datawarehouse Exadata. Quelques-uns des plus gros clients d'IBM ont commencé à acheter des machines Exadata pendant le trimestre de préférence à de grands serveurs IBM, assure le fondateur d'Oracle. Il affirme que les perspectives de vente pour l'exercice fiscal 2011 approchent le milliard de dollars.

Larry Ellison attend beaucoup d'Exadata

Ce succès s'amplifiera «  tant que nous pourrons démontrer que nous sommes beaucoup plus rapide qu'IBM, a souligné Larry Ellison. Les clients sont sceptiques pour tout nouveau produit. Ils achètent une ou deux machines et les testent. Si les essais sont concluants, ils décident de standardiser leurs déploiements. »

Sur l'ensemble de l'exercice (1er juin 2009-31 mai 2010), les ventes de licences n'ont crû que de 6%, à 7,5 milliards de dollars, mais la progression de la maintenance a atteint 11% à 13,1 Md$.