En prenant la tête de Microsoft en 2014, Satya Nadella a rélégué Windows au second plan pour mettre l'accent sur le cloud. Une stratégie gagnante, au moins pour le moment, au vu des derniers résultats annuels de l'éditeur. Pour le compte du quatrième trimestre de son exercice 2019 clos le 30 juin, la firme de Redmond a dépassé les prévisions des analystes en dégageant un chiffre d'affaires de 33,7 Md$, supérieur de 12% à celui généré à la même période un an avant. De son côté, le résultat opérationnel a bondi de 20% à 12,4 Md$, pour aboutir à un bénéfice net de 10,6 Md$ (+21%). Sur l'ensemble de l'exercice écoulé, les revenus de Microsoft ont ainsi représenté 125,8 Md$ (+14%), tandis que son résultat d'exploitation et son résultat net atteignaient respectivement 43 Md$ (+23%) et 36,9 Md$ (+22%).
Entre avril et juin derniers, l'activité Intelligent Cloud, qui englobe notamment Azure, est devenu la première source de facturations de l'entreprise. Sur cette période, elle a rapporté à Microsoft 11,4 Md$ (+21%). Cette progression a notamment été nourrie par les ventes de produits serveurs et de services cloud (+22%) qui ont été tirées par les facturations générées par Azure (+64%). Les analystes de la banque UBS estiment que Microsoft a engrangé près de 13 Md$ grâce à sa plate-forme de cloud computing. Selon Canalys, l'éditeur dispose de 14,6% de parts du marché mondial du cloud public, derrière Amazon Web Services (32,8%) et devant Google (9,9%).
Les 90% de croissance annuelle d'Azure ne sont plus qu'un souvenir
L'autre grand pan de l'activité de Microsoft, la branche Personal Computing est largement moins dynamique. Lors des trois derniers mois de l'exercice 2019 de l'éditeur, la hausse de ses revenus a été limitée à +4% pour 11,3 Md$. Un résultat qui découle notamment des ventes aux OEM (+9%), de la commercialisation de produits professionnels et de services cloud (+13%), et de la distribution de la Surface (+14%). A noter que le chiffre d'affaire issu du jeux vidéo a reculé de 10%.
Bien entendu, les derniers résultats financiers publiés par Microsoft, notamment en matière de cloud computing, concourent à soutenir le cours de l'action de l'entreprise. Le 25 avril, sa valorisation sur les marchés boursiers a dépassé les 1000 milliards de dollars. Difficile de dire si l'aura dont jouit actuellement Microsoft auprès des investisseurs durera. La croissance de l'entreprise dans le domaine du cloud computing n'est en effet déjà plus ce qu'elle était. Lors de l'exercice 2018 de Microsoft, la hausse des ventes d'Azure atteignait +90%. Elle n'était plus que de 76% au cours du premier semestre 2019 puis de 64%, donc, au quatrième trimestre 2019. Microsoft n'en reste pas moins très optimiste pour l'exercice qu'il vient d'entamer, estimant qu'à l'issue de ces 12 mois il devrait encore afficher une croissance à deux chiffres.