Intel a déclaré un bénéfice net de 3,4 milliards de dollars pour le trimestre fiscal clos le 25 décembre 2010, en hausse de 48% par rapport au même trimestre en 2009. Le bénéfice par action est de 0,59 dollars,  supérieur aux 0,53 $ prévus par les analystes interrogés par Thomson Reuters. En termes de revenus, le dernier trimestre a affiché 11,5 milliards de dollars, une augmentation de 8% par rapport au même trimestre l'an dernier. Les analystes avaient prévu des recettes à 11,37 milliards de dollars.

On note que l'activité Data Center d'Intel a enregistré 2,5 milliards de dollars de recettes pour le dernier trimestre, comparativement au 2 milliards de dollars du quatrième trimestre 2009. Le Data Center Group propose des produits pour les serveurs et les systèmes de stockage. « La croissance sur le marché des entreprises a été forte, en particulier sur le segment des serveurs, en raison d'une forte demande de la part des professionnels et des datacenters », a déclaré Stacy Smith, directeur financier d'Intel, dans un commentaire publié sur le site d'Intel. Le chiffre d'affaires de l'activité client PC a généré 8,03 milliards de dollars par rapport à 7,76 milliards de dollars au 4eme trimestre 2009.

Pour toute l'année fiscale 2010, Intel a engrangé un revenu de 43 milliards de dollars, en hausse de 24% par rapport à l'exercice précédent. Intel espère un exercice 2011 aussi fructueux. « 2010 a été la meilleure année dans l'histoire d'Intel. Nous pensons que 2011 sera encore meilleure », a déclaré Paul Otellini, CEO d'Intel, dans un communiqué. Pour le premier trimestre de 2011, le fondeur de Santa Clara prévoit un chiffre d'affaires d'environ 11,5 milliards de dollars. Stéphane Nègre, PDG d'Intel France souligne que cette perspective est exceptionnel au regard des effets saisonniers qui habituellement diminuent le chiffre d'affaires. Il a par ailleurs expliqué que le marché hexagonal avait également de bonnes performances sans dévoiler de chiffres, ni de pourcentage.

Sandy Bridge et mobilité

Les deux dernières semaines ont été très denses pour Intel. La société a annoncé la semaine dernière le lancement de sa dernière génération de processeurs Core basés sur l'architecture Sandy Bridge, qui comprennent un processeur et un circuit graphique sur une seule puce. Ces processeurs devraient représenter plus de 30% des revenus de la compagnie sur l'exercice 2011, a déclaré Paul Otellini. De plus, Intel et Nvidia ont également mis fin à une longue bataille juridique en signant un accord de licences croisées, en vertu de laquelle le fondeur de Santa Clara a accepté de payer au spécialiste des architectures graphiques 1,5 milliard de dollars. Intel va verser 3,6 millions de dollars par an à Nvidia jusqu'en janvier 2016.

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Si la position d'Intel reste dominante dans l'éco-système PC, elle tente maintenant de se faire une place sur le marché des smartphones et des tablettes, qui est largement dominé par ARM. Les tablettes embarquant un composant Intel Oak Trail sont attendues à la fin de ce trimestre. Dans le domaine du smartphone, il faudra attendre le Mobile World Congress de Barcelone, en février prochain, pour l'annonce d'une puce de faible puissance, connue sous le nom de code Medfield et basée sur un coeur Atom. Les smartphones intégrant des puces Atom devraient arriver plus tard cette année, a précisé Paul Otellini. Ce dernier a indiqué que la société va mettre en oeuvre toute sa technologie pour proposer des puces moins gourmandes en énergie. Ainsi, l'abaissement de la gravure en 22 nanomètres à la fin 2011 pourrait apporter une réponse et concurrencer ARM qui monte en puissance. Stéphane Nègre a rappelé que les laboratoires de recherche d'Intel sur les smartphones sont basés en France. Celui de Toulouse et de Sophia Antipolis sont en charge de la partie hardware et Montpellier est dédié à l'applicatif.

Bataille avec ARM à plusieurs niveaux


Microsoft a annoncé au CES que son prochain système d'exploitation Windows serait porté sur l'architecture ARM
. Paul Otellini a déclaré que ce qui ressemble à un revers potentiel pour Intel pourrait en fait bénéficier la compagnie. « Ce rapprochement permettra de mieux comprendre les attentes et les besoins des terminaux mobiles et donc d'avoir une influence sur les prestations que nous fournissons », a suggéré le dirigeant d'Intel. Il constate que le soutien de l'OS de Microsoft pourrait être l'occasion pour ARM de progresser sur le marché du PC, même si ce marché a ses spécificités et ses exigences de performance, note Paul Otellini. Le PDG de ARM, Warren East, a toutefois déclaré la semaine dernière que son entreprise ne vise absolument pas le marché des ordinateurs, mais plutôt celui des serveurs avec des puces basse consommation en sus du segment des des tablettes et des smartphones. Les tablettes sous Windows 7 fonctionnant avec des puces Intel seront commercialisées à la fin de ce trimestre. Le fondeur développe conjointement avec Nokia son propre système d'exploitation mobile pour les terminaux mobiles appelé Meego (une base Linux en fait), qui devrait animer les tablettes plus tard cette année, a déclaré Paul Otellini.

Le fondeur souhaite aussi donner un second souffle au segment des netbooks en ajoutant des fonctionnalités à ses puces Atom et en essayant de baisser les prix des ses équipements sur les marchés émergents. Atom se révèle aussi être un succès dans les systèmes embarqués, selon le PDG d'Intel. « Nous gagnons des parts de marché sur ce segment par la volonté de changer de l'architecture des puces ARM et MIPS » a conclu malicieusement Paul Otellini. Stéphane Nègre rappelle que cette orientation s'est déjà traduite par l'intégration de puces Atom au sein de la Freebox Revolution. Il a indiqué que Bouygues Telecom et Orange allaient aussi intégrer ces processeurs dans leur box.

Illustration : Paul Otellini, CEO d'Intel, crédit Photo : D.R