Annuels Dassault Systèmes : La prudence est au rendez-vous pour les objectifs 2009
Exercice 2008 Chiffre d'affaires : 1,388 Md€ (+8%) Bénéfice : 198 M€ (+10,9%) Quatrième trimestre 2008 Chiffre d'affaires : 384,4 M€ Bénéfice : 71,6 M€ (-6,5%)
A l'approche de la fin de l'année 2008, Dassault Systèmes a vu plusieurs de ses clients repousser la signature de leurs commandes à 2009. En conséquence, l'éditeur de PLM (Product lifecycle management) et numéro un du logiciel français s'est vu contraint de publier mi-janvier des résultats provisoires décevants. Du fait de ces reports de contrats, le quatrième trimestre de l'éditeur s'est en effet révélé nettement inférieur à ses objectifs avec un CA de seulement 384,4 M€ non Gaap (+3% par rapport à la même période en 2007 à taux de change constant). A l'annonce officielle des résultats le 11 février, Dassault Systèmes a confirmé ce montant ainsi qu'un chiffre d'affaires 2008 annuel (non Gaap) de 1,338 Md€ en croissance de 8% à taux de change constant. Le bénéfice de 198,0 M€ augmente de près de 11% par rapport à 2007 malgré une chute de 6,5% au dernier trimestre. La marge opérationnelle 2008, elle, représente encore 25,6% malgré une chute de 0,6 point.
Bernard Charlès, PDG de l'entreprise, admet : « Nous avons surtout été surpris que cette baisse des ventes se produise en fin de quatrième trimestre. Nous sommes au final un peu au-dessous de la fourchette des objectifs que nous nous étions fixés pour 2008. Ce qui s'est passé, c'est que des clients pour qui la décision de signer ne s'imposait pas ont repoussé au delà du 31 décembre. Heureusement, certains d'entre eux ont finalement signé leur commande en début d'année. » Les ventes de nouvelles licences de CAO Catia, par exemple, après avoir fortement augmenté jusqu'au troisième trimestre ont brutalement ralenti en fin d'année, atteignant finalement une croissance de 10%. Et globalement, les ventes de nouvelles licences ont chuté de 22%. Enfin, si l'action a perdu 10% sur l'année, Bernard Charlès rappelle pour se rassurer que c'est deux fois moins que le Nasdaq ou le CAC40.
Le patron de Dassault Systèmes estime néanmoins que son offre peut aider ses clients à faire face à la crise et compte sur ce constat pour remonter la pente. « 2009 s'annonce sous des auspices très difficiles, prévient le PDG. L'industrie est en souffrance dans beaucoup de domaines. Nous pensons pouvoir accompagner les entreprises avec des outils appropriés dans les inévitables changements de portefeuilles produits qu'ils vont devoir mener à bien. Nos produits leur donneront aussi la flexibilité pour restructurer leurs réseaux de fournisseurs dans des conditions acceptables. »
15% du CA dans de nouveaux secteurs industriels
Pour se développer, l'éditeur veut aussi s'appuyer sur d'autres cibles que ses clientèles traditionnelles de l'automobile et de l'aéronautique. Il estime déjà à 15% de son CA la part prise par des secteurs qu'il ne ciblait que peu précédemment comme l'énergie, les biens de consommations, le high tech, le textile, les sciences de la vie. Autant d'industries qui sont à même, selon l'éditeur, d'utiliser aussi bien sa simulation, sa gestion de données que sa gestion de portefeuille produits. « Il devrait même être possible d'utiliser notre PLM collaboratif Enovia dans le monde de l'assurance. Nous allons beaucoup nous appuyer sur ces secteurs pour compenser l'absence de croissance de nouvelles licences dans nos secteurs traditionnels. » Pour traverser la crise, Dassault Systèmes compte aussi se développer dans les pays émergents (Amérique du Sud, Russie, Inde, Chine).
Par ailleurs, les deux tiers du CA 2008 non Gaap de l'éditeur proviennent de l'indirect. Après sa réorganisation commerciale démarrée en 2006, il a augmenté de 10% les capacités de chacun de ses canaux de ventes (vente directe et par le biais d'IBM, vente indirecte spécialisée PLM, vente indirecte ex-Solidworks), autre levier pour endiguer le ralentissement de la croissance. L'éditeur annonce d'ailleurs avoir gagné 15 000 nouveaux clients en 2008.
Enfin, Dassault Systèmes n'échappera pas à certaines mesures d'économie telles que la négociation plus serrée avec ses fournisseurs et ses sous-traitants ou la réduction des déplacements. Pour réduire ses dépenses immobilières, l'éditeur avait déjà regroupé, en 2008, certains de ses laboratoires de R&D redondants.