Paul Hermelin met par ailleurs en avant le montant de la trésorerie nette qui s'élève à 872 millions d'euros au 31 décembre 2012, soit plus du double qu'un an plus tôt. « Cela s'explique par une très bonne génération de free cash flow au 2e semestre, de 496 M€ », a indiqué le dirigeant. Un résultat dû aux paiements anticipés de clients anglo-saxons au 2ème semestre à hauteur d'environ 100 M€. « Fort de cette belle performance, le dividende est maintenu à un euro par action, au même niveau qu'en 2011 », a précisé le PDG.
Quatre axes pour 2013 : cloud, CRM axé social, big data, mobilité
Sur 2013, Capgemini va poursuivre l'enrichissement de son portefeuille d'offres dans quatre domaines : l'orchestration des services cloud, la transformation de l'expérience client avec les outils de réseaux sociaux, la Business Intelligence avec un axe big data (en 2012, la SSII a généré 500 M€ avec la BI, soit +16%) et la mobilité, notamment avec l'offre co-développée avec SAP.
Le groupe français constate une demande des clients européens sur les services offshore. « Nous appliquons les mêmes méthodes de travail onshore et offshore », a souligné Paul Hermelin, avant de rappeler la très bonne position de Capgemini sur le test applicatif et de citer parmi les clients importants gagnés en 2012 à l'international le ministère américain de la sécurité intérieure. Il y a davantage de contrats globaux sur lesquels « Capgemini est capable de suivre ses clients mondiaux », a par ailleurs indiqué hier Paul Hermelin.
L'Amérique du Nord progresse de 16,4%
Le chiffre d'affaires de la région Amérique du Nord a progressé de 16,4% en 2012. Ce marché pèse désormais 20% du CA total de la SSII, contre 18% en 2010. Capgemini continue à être le premier acteur européen, avec 72% de son CA réalisé sur cette région. Quant aux marchés en développement, ils représentent maintenant 8% du total contre 2% il y a deux ans.
Cliquer ici pour agrandir l'image
Concernant la répartition par activités, l'intégration de systèmes reste le premier métier du groupe. Son chiffre d'affaires, en progression de 3,5%, pèse plus de 40% du total. Cette activité a enregistré « une croissance à 2 chiffres en Amérique du Nord et dans les pays nordiques », a précisé Aiman Ezzat, le nouveau directeur financier de Capgemini en poursuivant sur l'infogérance qui représente 40% du CA, « en augmentation de 0,5%, avec une décroissance au Royaume-Uni plus que compensé par la croissance en Allemagne et dans les pays nordiques ». Le taux de marge de l'activité, 7,6%, est « quasiment stable par rapport à 2011 ».
Baisse des revenus sur Sogeti et le conseil
En revanche, le chiffre d'affaires de Sogeti (15% du total) a enregistré un recul de 1,3% (à périmètre constant), « lié à l'activité en France et au Benelux, avec un taux de marge opérationnel en léger repli à 10,4% contre 10,9% en 2011 », a indiqué Aiman Ezzat lors de la conférence téléphonique des résultats. Enfin, c'est le chiffre d'affaires du conseil (les 5% restants) qui a été le plus impacté en 2012 avec une baisse de 3,6%. Cela reste néanmoins l'activité la plus rentable du groupe avec un taux de marge de 11,2%.
En France, le chiffre d'affaires a progressé de 2% à périmètre courant mais il est en retrait à périmètre constant, à cause des résultats du conseil et de Sogeti. Le taux de marge opérationnelle recule aussi. Enfin, le directeur financier signale aussi la variation du taux de crédit impôt recherche, modifié en 2012 (il sera reversé plus tard). Sur le Benelux, les revenus, en baisse de 11,7% sur l'année, se sont néanmoins stabilisés entre le 3e et le 4e trimestre.
Un frein sérieux sur les charges de restructuration
Pour 2013, Paul Hermelin estime qu'en dépit de la baisse du chiffre d'affaires sur le contrat Aspire, avec HMRC, la croissance organique devrait être comparable à celle de 2012. Le free cash flow devrait se situer entre 750 et 800 M€, a indiqué le PDG en précisant que la SSII avait mis un frein sérieux sur les charges de restructuration (moins de 80 M€). « Ce sont de bonnes nouvelles financières », mais sur un marché européen moins tonique comparé à celui des Etats-Unis.
Interrogé sur les rachats possibles en 2013, Paul Hermelin a expliqué que Capgemini ne cherchait pas « à consolider des activités de même nature », mais cherchait des acquisitions qui pourraient accélérer « la transformation du groupe vers de nouveaux business models » et des géographiques comme les Etats-Unis ou les marchés émergents. Historiquement, le groupe vend beaucoup de projets évalués sur un modèle nombre de collaborateurs/jour. La SSII cherche à passer à des modèles économiques sur lesquels les solutions sont vendues à la transaction, comme celui de Prosodie, a expliqué le PDG.
L'importance de l'activité offshore
Sur son activité offshore, Paul Hermelin a par ailleurs affirmé que Capgemini préservait massivement son emploi en France (21 738 personnes) et indiqué recruter 3 600 jeunes diplômés cette année. « Nous spécialisons les collaborateurs français sur des travaux qui demandent une présence locale. Et si nos clients choisissent des fournisseurs indiens, je préfère que ce soit Capgemini plutôt que Tata », a-t-il ajouté en expliquant : « Aujourd'hui, nous perdons contre des fournisseurs indiens à Paris ». Le dirigeant a expliqué qu'en accroissant la présence du groupe en Inde, cela augmentait la compétitivité du groupe et permettait de garder la relation client.
L'effectif offshore de Capgemini atteignait 50 425 personnes à fin 2012 dont 41 019 en Inde. Sur un effectif total de 125 110 personnes (119 707 fin 2011). Le groupe dit avoir recruter plus de 31 000 personnes l'an dernier, dont 54% en offshore.