Annuels 2006 de Cegid : les rachats ne propulsent pas son chiffre d'affaires
Malgré ses multiples acquisitions, Cegid peine à doper son chiffre d'affaires, pénalisé notamment par une baisse sensible de son activité de revente de matériels.
Exercice annuel 2006
Chiffre d'affaires : 228,2 ME (+1,7 %)
Bénéfices nets : n.c. (non audité)
L'activité de Cegid aura connu quelques turbulences en 2006. En dépit des acquisitions réalisées en cours d'année, l'exercice de l'éditeur lyonnais se clôt sur une hausse modeste de son chiffre d'affaires annuel. A périmètre courant, c'est-à-dire en incluant l'activité des éditeurs acquis en cours d'année, le chiffre d'affaires n'a progressé que de 1,7 %, à 228,2 millions d'euros. L'ensemble est tiré par les bons résultats du deuxième semestre (121,7 millions d'euros à périmètre courant, + 4,9 %), après un premier semestre en retrait par rapport à 2005 (-1,7 %, 106,5 millions d'euros de chiffre d'affaires).
Depuis janvier dernier, Cegid a pourtant procédé à trois acquisitions (la quatrième, Comptanoo, faite en décembre, n'est pas incluse), des rachats certes modestes en comparaison de celui de CCMX en juin 2004. A la mi-mars, il a absorbé PMI Soft et GTI Industries, deux éditeurs qui totalisaient 6,5 ME de chiffre d'affaires, et fin mai, l'éditeur I&C, spécialisé dans les outils de gestion du monde viticole, qui réalisait 300 000 euros de chiffre d'affaires.
Hausse des ventes de progiciels et services au deuxième semestre
C'est sur le deuxième semestre que le chiffre d'affaires de Cegid a repris des couleurs. Au dernier trimestre, surtout, il a progressé de 5,8 %, à 68,9 millions d'euros, mais toujours à périmètre courant (seulement + 3 % à périmètre constant), après s'être établi à 52,8 millions d'euros sur le troisième trimestre (+ 3,7 %).
Sur le quatrième trimestre, l'éditeur tient à souligner l'augmentation de 11,7 % de l'activité Progiciels et Services (8 % à périmètre constant). Une activité qui, selon Patrick Bertrand, DG de Cegid, représente « 40 à 45 % du chiffre d'affaires total».
En début d'année, l'éditeur avait notamment expliqué la faible activité de ses mois de janvier et février par la mise au point des politiques de vente vis-à-vis de la clientèle CCMX. On se souvient par ailleurs des démêlés judiciaires auxquels l'éditeur avait dû faire face après l'acquisition de CCMX, le Conseil d'Etat n'ayant finalement statué en faveur de Cegid que le 13 février dernier.
Des ventes et installations de matériel en baisse
A la vue des chiffres annoncés sur 2006, on remarque que c'est en partie la baisse des ventes et d'installation de matériel qui a causé du souci à Cegid. Ce dernier fournissait aussi l'équipement aux petites entreprises qui souhaitaient n'avoir qu'un interlocuteur. Or, cette activité, qui se place en marge de son c?ur de métier d'éditeur, contribuait notablement à ses revenus. La société annonce en effet une diminution d'environ 10 millions d'euros sur ces ventes pour l'exercice 2006, en raison notamment de la baisse des prix généralisée sur le matériel. Un manque à gagner important donc, que les revenus sur les licences et les services n'ont guère pu contrebalancer en dépit des nouveaux contrats engrangés : notamment, Buffalo Grill (acquéreur d'un PGI pour la restauration), Hermès (client du PGI adapté au secteur de la mode), HSBC (sur les offres de finance et de fiscalité) ou encore KPMG (offre de PGI pour les professions comptables et libérales).
Rappelons que Cegid dispose d'une offre de gestion en plusieurs volets qui s'adresse d'une part aux petites entreprises et aux professions comptables, mais aussi, d'autre part, aux moyennes et grandes entreprises, notamment avec ses solutions de gestion financière Etafi.
A noter que ses contrats récurrents représentent environ 45 % de son chiffre d'affaires consolidé ; un revenu qui, par sa constance et son importance, garantit traditionnellement aux éditeurs la stabilité dont ils ont besoin pour poursuivre leur développement et leurs investissements en R&D.
+ 30 % sur le résultat opérationnel courant
Le principal motif de satisfaction de Cegid sur ses résultats 2006 réside dans l'augmentation de 30% de son résultat opérationnel courant en 2006. L'éditeur estime à 12,5 % du chiffre d'affaires sa rentabilité opérationnelle courante consolidée, contre 9,5% en 2005. Une progression que l'éditeur espère voir se poursuivre en 2007, pour la troisième année consécutive. En revanche, aucune indication n'est donnée pour l'instant sur le résultat net de l'entreprise en 2006. Néanmoins, au regard de ses résultats opérationnels, on peut s'attendre à ce que le résultat net de Cegid soit lui aussi en forte progression, sachant, rappelle Patrick Bertrand « que la société est peu endettée ».
Les chiffres consolidés annoncés hier par Cegid sont provisoires, estimés et non audités. Les résultats définitifs seront publiés le 20 mars prochain.
A noter qu'en 2005, Cegid avait réalisé une année plutôt satisfaisante en dépit des procédures judiciaires qui faisaient suite du rachat de CCMX en 2004.