Après des trimestres difficiles, AMD a entamé la refonte de sa stratégie serveur pour les années à venir en misant sur les puces utilisées dans les smartphones et les tablettes. La société a déclaré que ses premiers processeurs ARM pour serveurs - qui seront livrés dans la seconde moitié de l'année prochaine - seront plus rapides et plus puissants que les actuelles puces x86 basse consommation pour serveurs.

AMD a commencé à partager avec les journalistes quelques détails sur ses puces ARM 64 bits, nom de code Seattle, qui auront jusqu'à 16 coeurs par processeur. Ces derniers seraient jusqu'à quatre fois plus rapides et plus économes en énergie que les puces quad-core de la série Opteron X, qui consomment jusqu'à 11 watts et sont basées sur l'architecture x86.

Un avenir rose pour les puces ARM 

La firme de Sunnyvale proposera ses puces ARM à côté de ses processeurs x86 pour serveur, qui seront également mis à jour l'année prochaine avec l'arrivée de puces Opteron haut de gamme. Mais à plus long terme, AMD s'attend à ce que les processeurs ARM distancent les puces x86 sur le marché des serveurs. Les processeurs ARM dominent aujourd'hui le marché des smartphones et des tablettes et sont de plus en plus envisagés pour une utilisation dans des serveurs dédiés au cloud computing et aux charges de travail Web. Hewlett-Packard et Dell ont déjà construit des prototypes de serveurs équipés de puces ARM, actuellement testés chez certains clients.

Les analystes estiment que les puces ARM pourraient donner à AMD un avantage sur Intel, et le mouvement pourrait être aussi important que l'introduction du jeu d'instruction 64 bits sur l'architecture x86 en 2003 et des puces dual-core en 2004. Les deux mouvements ont, à chaque fois, donné à AMD un avantage concurrentiel sur Intel, mais des retards quant à l'introduction de puces serveur et l'échec des processeurs basés sur le noyau Bulldozer ont finalement coûté des parts de marché à AMD ces dernières années.

Cap sur les grands volumes 

«Les serveurs ARM marqueront le marché en 2014, ce sera vraiment l'année d'essai », a déclaré Andrew Feldman, vice-président et directeur général de la division serveur chez AMD. En 2016 ou 2017, les processeurs ARM représenteront 20 % du marché des serveurs, selon M. Feldman. Actuellement, le marché des serveurs est dominé par les puces x86 d'Intel, mais le dirigeant a déclaré que de grands centres de calcul allaient démarrer le portage de logiciels x86 vers ARM en 2015. Les puces ARM, qui sont moins chères, représenteront un volume plus important que les processeurs x86, plus onéreux, et à la fin ils prévaudront, selon M. Feldman. «  Dans l'histoire de notre industrie, au cours des 40 dernières années, les CPU plus petits, à plus faible coût et avec des volumes plus élevés ont toujours gagné », a déclaré le dirigeant.

AMD a perdu des parts de marché au profit des processeurs Intel et ses puces pour serveur connues sous le nom de code Seattle signifient un grand changement dans la stratégie de l'entreprise. AMD a cassé sa dépendance vis à vis de la plate-forme x86 en octobre dernier quand il a annoncé qu'il avait licencié l'architecture 64 bits d'ARM pour vendre dès 2014 des processeurs pour serveur basés sur ce design.

Les prochaines puces serveurs ARM d'AMD seront destinées aux serveurs mono socket et aux machines très denses comme les modèles commercialisés par SeaMicro, désormais une division d'AMD. La firme de Sunnyvale commencera à expédier des exemplaires de ses puces ARM 64 bits au premier trimestre de 2014.

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Les Seattle seront basées sur le design Cortex-A57, qui est la première puce 64 bits d'ARM. Ce processeur fera partie d'un ensemble qui comprendra également un contrôleur 10 Gigabit Ethernet et une Freedom Fabric , qui reliera le CPU du serveur à d'autres composants internes (mémoire, bus...). Le designer californien sera en concurrence avec des compagnies comme AppliedMicro et Calxeda, qui développent également des puces serveurs ARM 64 bits. Un peu plus tôt ce mois-ci, Mitac a annoncé un serveur ARM 64 bits baptisé 7-Star équipés de processeurs AppliedMicro.

La plate-forme Seattle d'AMD pourra gérer jusqu'à 128 Go de RAM par CPU (de 8 à 16 coeurs).

AMD a également pris des mesures pour soutenir le portage de logiciel x86 vers ARM. Il a aidé à créer la Fondation HSA (Heterogeneous System Architecture), qui vise à faciliter le portage des applications sur différentes architectures et dispositifs, comme les PC, les consoles de jeux, les tablettes et les smartphones. Le Californien travaille également sur le projet Open Compute de Facebook pour développer une plate-forme combinant des puces x86 et ARM. Ce cahier des charges devrait rendre plus facile la construction de serveurs pouvant accueillir au choix des processeurs x86 ou ARM.

Renouvellement des Opteron 6300

Sont également attendues l'année prochaine, des puces x86 Opteron basse consommation, connues sous le nom de code Berlin, qui doubleraient les performances des puces Opteron série X. Elles reposeront l'architecture Steamroller, épaulée par des circuits graphiques internes pour accélérer les calculs.


En 20214, la roadmap d'AMD comprend trois puces critiques pour le designer californien. 

AMD a également mis à jour la feuille de route de ses processeurs serveur haut de gamme, les Opteron connus sous le nom de code Varsovie. Ils sont attendus début 2014 dans les serveurs à quatre sockets. La plate-forme Varsovie est plus rapide et plus efficiente dans la gestion de l'énergie que les Opteron 6300. Les puces Varsovie pourront être insérées dans les serveurs existants après une mise à jour du Bios de la carte mère.

 

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