Après des années passées à concevoir des puces x86 exclusivement compatibles avec le système d'exploitation Windows, et accessoirement Linux, AMD commence à concevoir des puces pour tablettes et machines desktop capables aussi de faire tourner les systèmes Android et Chrome OS de Google. « Cette ouverture sur d'autres OS est devenue possible depuis que AMD conçoit des puces basées sur l'architecture x86 et sur l'architecture ARM, qui permet de faire tourner plusieurs systèmes d'exploitation », a déclaré lors du salon Computex de Taïwan (4-8 juin) Lisa Su, la vice-présidente senior et directrice générale des entités opérationnelles d'AMD au niveau mondial. « AMD veut étendre son activité de puces sur mesure. À ce titre, les systèmes Android et Chrome OS apportent plus de flexibilité en terme de conception et d'intégration pour les puces de tierces parties », a-t-elle ajoutée. « Nous sommes très attachés à Windows 8, et nous pensons que c'est un excellent système d'exploitation, mais nous constatons qu'il y a aussi des opportunités autour d'Android et de Chrome OS », a encore déclaré la vice-présidente senior d'AMD.
Jusqu'ici, AMD a toujours déclaré son peu d'intérêt pour Androïd, affirmant qu'il continuerait exclusivement à concevoir des puces pour le système Windows de Microsoft. Mais aujourd'hui, le fondeur veut adapter ses puces pour les fabricants qui souhaitent vendre des ordinateurs portables ou des tablettes tournant sous Android ou sous Chrome OS. « Android et Chrome sont surtout destinés à équiper des facteurs de forme - tablettes et hybrides - d'entrée de gamme », a précisé Lisa Su. Celle-ci n'a pas dit à quel moment on trouverait des tablettes Android avec des puces AMD sur le marché. Mais le fondeur travaille avec des développeurs sur des applications Android capables de tourner sur des puces AMD. Des initiatives ont déjà été prises pour faire tourner Android sur des tablettes et des PC intégrant des puces AMD. Le fondeur lui-même propose l'émulateur BlueStacks qui exécute des applications Android sur des PC sous Windows. Les puces ARM, Intel et MIPS sont déjà compatibles avec Android, même si le code natif Android reste majoritairement écrit pour les processeurs ARM. Windows 8 a eu peu de succès sur tablettes, et le support d'Android pourrait permettre à AMD d'élargir son marché.
Peu de succès sur le marché florissant des tablettes
Rares sont les tablettes sous Windows intégrant les précédents processeurs Z-01 et Z-60 pour tablettes d'AMD, et elles n'ont pas eu beaucoup de succès. Mais avec ses dernières puces A4 et A6 de la série Temash annoncées le mois dernier, le designer de puces espère prendre un nouveau départ sur le marché des tablettes. Celles-ci consomment à peine 3,9 watts et permettent à la batterie de tenir jusqu'à huit heures en navigation web. Les premiers terminaux intégrant des puces Temash sont attendus pour le second semestre de cette année. Pendant la conférence de presse du Computex, AMD a montré un prototype de tablette fabriquée par Quanta.
Les puces Temash sont des puces 64 bits. Elles ont été conçues avec Windows 8, l'objectif étant d'offrir aux tablettes une performance équivalente à celle d'un PC. C'est un peu le contrepied de ce qu'a fait Intel avec ses puces pour tablettes Bay Trail, qui misent davantage sur la durée de vie de la batterie. La série Temash inclut le support de DirectX 11, ce qui améliore les applications de jeu sous Windows. Les processeurs Bay Trail équiperont des tablettes sous Windows 8.1 et Android. Prix attendus de ces machines : moins de 199 dollars HT.