Dans une récente étude, l'éditeur Nexthink s'est intéressé aux impacts environnementaux liés aux postes de travail. L'analyse des données anonymisées de 3,5 millions d'ordinateurs professionnels a remis en cause la pratique répandue consistant à renouveler systématiquement les parcs tous les trois ans. A la place, le rapport montre que des mesures simples peuvent réduire à la fois l'impact environnemental et les coûts associés à ces postes.
Le premier enseignement de l'étude est que sur les postes d'ancienne génération analysés, qui représentaient 1,38 millions de machines, 20% fonctionnaient encore parfaitement, offrant de bonnes performances et un haut score de satisfaction des utilisateurs (score d'expérience digitale ou DEX supérieur à 8). Par ailleurs, sur les 80% restant, 98% pouvaient retrouver un niveau de performance satisfaisant avec une simple mise à niveau de la mémoire vive ou une optimisation des processus au démarrage, ce qui ne laisse qu'une toute petite proportion de postes (1,6%) pour lesquels un remplacement est justifié.
Traquer les usages les plus gourmands en bande passante
Optimiser la performance au démarrage a également un impact sur la consommation d'énergie des postes, donc sur l'empreinte carbone et les coûts IT. L'étude a ainsi révélé que 34% des postes études avaient un temps de démarrage supérieur à 5 minutes, avec un temps moyen avoisinant 8,5 minutes. En se basant sur ces chiffres, Nexthink a calculé que dans une entreprise possédant 10 000 postes, cela représenterait 481 heures de consommation électrique inutile par semaine. Avec une consommation moyenne d'énergie de 60 Wh pour un ordinateur portable, l'étude estime que cela représenterait jusqu'à 1,3 tonnes de CO2 par an - un chiffre qui est toutefois à nuancer, les auteurs ayant pris comme référence la moyenne des émissions carbone des centrales électriques aux Etats-Unis, soit 1,011 kg/kWh, la France ayant un bouquet énergétique différent.
Enfin, des usages incontrôlés ne sont pas seulement un problème sur le plan de la sécurité. Ils peuvent avoir un impact environnemental considérable. Ainsi, dans près de 30% des organisations étudiées, principalement dans les secteurs associatif et technologique, des applications de jeux vidéo, de streaming, de messagerie privée ou des utilitaires non standard étaient présents, alors que ces logiciels consomment beaucoup de bande passante. En prenant la fourchette basse de l'empreinte carbone d'Internet calculée dans une étude conjointe de chercheurs du MIT, de Yale et de la Purdue University, soit 28g de CO2 par gigaoctet, les auteurs du rapport Nexthink parviennent au chiffre de 33 tonnes de CO2 par an consommées avec de tels usages. Eliminer les applications les plus énergivores et sensibiliser les employés à des usages plus vertueux permettrait aux équipes IT de réduire fortement cette empreinte.