Effervescence au siège des Bell Labs d'Alcatel-Lucent à Villarceaux, en Essonne, où l'équipementier a ouvert ses portes pour expliquer ses travaux en matière d'innovation et de recherche. Les secteurs touchés sont multiples. Ainsi sur la fibre optique, il y a encore 3 ans, l'amélioration des débits passait par des technologies dites de polarisation de la lumière. Aujourd'hui, les chercheurs d'Alcatel-Lucent investissent une autre dimension dans le traitement du signal lumineux, l'espace ou la spatialisation. Cette technique de faire passer dans une fibre plusieurs modes de transmission 100 Gbits, 200 Gbits en simultanée sans interférences. Pour cela, l'équipementier a été obligé de créer ses propres composants qui n'existaient pas sur le marché et de demander à Draka, fabricant de fibre, d'en créer une spécifique.
Toujours dans la fibre optique, l'équipementier travaille sur l'évolution de la technologie xGPON (Passive Optical Network) pour améliorer les débits, mais aussi réduire la consommation d'énergie des box. Le protocole que souhaite mettre en avant Alcatel-Lucent se dénomme biPON. Il s'inscrit dans les travaux du consortium GreenTouch, qui a pour vocation de réduire la consommation énergétique de l'IT par 1000. Le biPON est donc en phase expérimentale, mais promet une augmentation des débits et la réduction des ASIC. Au final, le prototype présenté, économiserait, s'il était déployé, l'énergie produite par 500 000 véhicules. Mythe ou réalité, il faudra attendre au moins 5 ans pour que cette technologie arrive au niveau commercial.
Test de spatialisation de la lumière dans la fibre optique
Le cloud au secours des réseaux mobiles et big data
Le cloud était aussi à l'honneur dans les démonstrations dans plusieurs domaines. Ainsi dans la mobilité, les prochaines stations de base vont faire appel au cloud pour intégrer les logiciels dont elles ont besoin. Nommée « Cloud RAN », cette technique s'associe à la notion Light Radio développée par le constructeur, qui se propose de redistribuer une partie de l'infrastructure nécessaire au bon fonctionnement des stations de base sur un cloud. Autre axe de réflexion, la sécurité des informations qu'une entreprise souhaite installer chez des fournisseurs de clouds. Les équipes des labs ont élaboré une technique de chiffrement basé sur la découpe des données en les cryptant. Chaque morceau peut-être placé dans un cloud et ainsi éviter en cas de vol de données qu'un pirate ou un gouvernement puisse reconstituer l'information sensible.
Au final, Alcatel-Lucent a présenté près de 43 démonstrations dans ces différents ateliers. L'équipementier qui se targue d'être dans le top 50 des entreprises les plus innovantes a montré ses capacités d'innovation et son retour sur certains marchés, comme les routeurs de coeur de réseau. Les Big Data intéressent aussi l'équipementier, notamment en utilisant les chaînes de Markov pour l'analyse de texte et plus particulièrement des tweets. L'objectif est de déterminer des tendances ou des phénomènes plus en amont à travers les médias sociaux.