Alors que la fibre est en cours de déploiement afin de délivrer aux utilisateurs des débits toujours plus élevés, le cuivre et les lignes téléphoniques sont toujours les technologies les plus utilisées sur le marché. En effet, aujourd'hui, 60% du marché mondial est câblé en cuivre selon une étude d'ABI Research.
La fibre représentera seulement 13% du marché d'ici la fin de l'année selon la même étude. En France, sur les 23,3 millions de lignes profitant du haut et très haut débit, seuls 245 000 foyers le sont en fibre optique, soit à peine plus d'1% de lignes déployées en France. C'est en ce sens, et malgré un coût estimé par les professionnels à 20 milliards d'euros, que le gouvernement français souhaite investir dans la fibre optique. Néanmoins, les lignes cuivres sont encore aujourd'hui en France abondamment utilisées dans le but de délivrer Internet.
La vectorisation pour améliorer les débits
Afin d'offrir la possibilité aux opérateurs d'augmenter leurs débits sur les lignes cuivres, Alcatel-Lucent a donc mis à jour ses technologies de réduction du bruit via la vectorisation sur les lignes VDSL2. Le but de cette manoeuvre est de faciliter, et de démocratiser, la mise en oeuvre de la technologie VDSL2. Le résultat théorique permettrait en effet d'atteindre des débits descendant allant jusqu'à 130 Mb/s sur une distance de 400 mètres. Néanmoins, Alcatel préfère déclarer un débit théorique de 100 Mb/s sur cette même distance.
Aujourd'hui, les fabricants travaillent sur un certain nombre de technologies, y compris la vectorisation, pour supprimer les interférences liées à la diaphonie sur les lignes VDSL. La diaphonie est le résultat des interférences électromagnétiques sur les paires qui appartiennent à un même câble cuivre, par exemple de type RJ45. Ces interférences réduisent les débits que peuvent acheminer ces câbles réseaux. Au début de l'année 2013, les opérateurs seront en mesure, avec la technologie de réduction du bruit, de, théoriquement, doubler les débits sur le cuivre, affirme Alcatel-Lucent.
La vectorisation a été introduite il y a environ un an par Alcatel-Lucent. Mais, jusqu'alors, les opérateurs avaient besoin de rendre leurs modems compatibles avec la technologie VDSL2. Cet obstacle est désormais supprimé avec l'introduction du « Zero Touch Vectoring ». « Cette option rend désormais plus facile pour les opérateurs de déployer la vectorisation dans leur domaine. Ils n'ont plus besoin de vérifier chaque modem avant la mise à jour, » a déclaré Stefaan Vanhastel, directeur du marketing d'Alcatel-Lucent pour les lignes fixes.
Un déploiement en devenir
La vectorisation fonctionne en permanence, analysant le bruit présent sur les lignes de cuivre afin de créer un « antibruit » pour l'annuler, comme sur des écouteurs explique Stefaan Vanhastel. Jusqu'à présent, Alcatel-Lucent dispose de seulement six clients pour ses produits de vectorisation, contre plus de 90 qui utilisent les équipements VDSL classiques de l'entreprise. Mais il y a un fort intérêt pour cette technologie affirme le dirigeant.
Cette affirmation est appuyée par une enquête menée par Infonetics Research. Le sondage indique que près de 40% des prestataires de services envisagent de déployer le VDSL2 avec ce système de vectorisation. Actuellement, les opérateurs sont en conflit sur la façon d'investir dans les réseaux à haut débit fixes et les services, explique Jeff Heynen, analyste directeur pour les accès haut débit et la télévision payante, chez Infonetics Research.
La transition vers la prochaine génération de connexion basée sur des accès fibre prendra beaucoup plus de temps qu'espéré par l'industrie expliquait récemment Jeff Heynen. Cette génération inclut le déploiement des fibres normalisées 10G-EPON, des réseaux Ethernet optiques passifs. Plus d'un tiers des ménages dans le monde entier devraient disposer d'une connexion à haut débit fixe d'ici fin 2012 selon l'étude d'ABI Research.
Alcatel-Lucent améliore les débits sur le VDSL2
L'équipementier a mis à jour ses technologies de réduction de bruit sur les lignes VDSL2. Disponible auprès des opérateurs début 2013, cette approche permettra d'atteindre des débits allant jusqu'à 100 Mbit/s sur des lignes télécoms cuivre.