L'éditeur californien Airtable s’est créé en 2013 avec l’objectif de faire grossir les rangs des créateurs de logiciels sans forcément passer par la case développement. Son logiciel SaaS apporte des fonctionnalités de tableur et des outils de développement low-code pour bâtir des applications, afficher et explorer les informations sous différents angles, les synchroniser entre différentes tables et équipes, automatiser des processus et s’intégrer avec d’autres logiciels. Pour étendre encore l’adoption de cette plateforme d’applications connectées, l’éditeur californien vient de clore un important tour de table en série F. Après les 270 millions de dollars levés en mars, ce ne sont pas moins de 735 millions de dollars que la société co-fondée par son CEO Howie Liu - avec Andrew Ofstad et Emmett Nicholas - vient cette fois de réunir. Sa valorisation atteint désormais 11 milliards de dollars.
Parmi les grands clients d’Airtable, on trouve des utilisateurs tels qu’Amazon, IBM, LVMH, Netflix, Nike ou Red Bull. Mais son produit est également mis à profit pour des projets grand public comme l'a montré l'application déployée l'an dernier à New York créée pour connecter des bénévoles et des personnes recherchant de l'aide sur fond de confinement lié au Covid-19.
Le développement des logiciels se décentralise
Ces dernières années, ainsi que l’illustre le nom de ses clients, Airtable a concentré ses efforts sur les besoins de grandes entreprises qui déploient leurs activités au niveau mondial. « Les clients étendent l’utilisation de nos produits à l’échelle d’un département et de l’entreprise, établissant Airtable comme une source de vérité pour leurs opérations ayant le plus de valeur », souligne Howie Liu dans un communiqué. « Ce capital supplémentaire va nous permettre d’investir de manière encore plus agressive dans le développement de produits et de mettre à l’échelle une équipe et une infrastructure capables de soutenir une base de clients mondiale beaucoup plus importante ». Airtable cite une prévision de Gartner qui voit le nombre de personnes développant des logiciels dans les entreprises en dehors de l’IT multiplié par quatre d’ici 2023.
Le présent tour de table est conduit par XN, avec la participation de Franklin Templeton, J.P. Morgan Growth Equity Partners, MSD Capital (qui gère les fonds de Michael Dell), Salesforce Ventures, Silver Lake. S’y ajoutent des fonds conseillés par T. Rowe Price Associates et les investisseurs existants de Airtable dont Benchmark, Caffeinated Capital, Coatue, D1 Capital Partners, Greenoaks, ICONIQ Growth et Thrive Capital. « La décentralisation du développement de logiciels représente l'une des plus grandes opportunités dans la technologie et va déclencher une vague critique d'innovation et de productivité », estime Gaurav Kapadia, fondateur de XN.
Des outils pour créer des expériences front-end interactives
En 2021, les efforts de R&D d’Airtable dans son produit se sont traduits par l’arrivée d’Interface Designer. Cette solution de conception d’applications apporte des fonctionnalités pour créer des expériences front-end entièrement interactives à appliquer aux workflows bâtis sur Airtable. Elle permet en particulier de personnaliser les applications pour les différentes équipes qui vont les utiliser. En exemple, Airtable cite Twilio dont l’équipe produit utilise Interface Designer pour connecter les différentes parties de son organisation et personnaliser la façon dont l’information est partagée entre celles-ci. L’objectif étant de permettre à chaque équipe de se concentrer sur ce qui est le plus important pour elle afin de prendre les bonnes décisions en temps réel.
Airtable a récemment apporté de nouvelles façons de synchroniser les données gérées par ses applications avec des sources externes. (Crédit : Airtable)
La semaine dernière, Airtable a ajouté à sa plateforme des fonctionnalités pour synchroniser les données provenant de sources externes et faciliter ainsi le déroulement des workflows, simples ou complexes. Des intégrations de synchronisation sont disponibles avec Jira Server et Jira Data Center, avec Zendesk, Github Issues, Google Drive et Box. Cela apporte notamment davantage de visibilité aux équipes travaillant sur des projets ayant de nombreuses interdépendances.