Airbus en lice pour être actionnaire dans Evidian d'Atos

Dans le cadre de son projet de restructuration, Atos aurait entamé des discussions préliminaires avec Airbus pour l'accueillir comme actionnaire minoritaire d'Evidian. Un moyen d'éviter une reprise par Thales à 100% de la branche cybersécurité et numérique.

2023 sera une année charnière pour Atos. Elle devrait en effet voir le projet de scission des activités se dérouler le 1^er juillet prochain. Pour rappel, il prévoit la création du pôle SpinCo (Evidian) qui se concentrera sur les activités les plus rentables, c’est-à-dire la transformation numérique, le big data, les supercalculateurs et la cybersécurité. Une autre structure, TFCo (Tech Foundations) conserverait les activités des services historiques d’Atos : infogérance et services professionnels, ainsi que le digital workplace. L’activité Evidian suscite beaucoup de convoitise comme le montre l’intérêt de Thales , OnePoint ou encore Orange.

Selon les Echos, une autre option serait sur la table à savoir la prise de participation minoritaire d’Airbus au sein d’Evidian. « Il y a des discussions exploratoires avec de potentiels futurs actionnaires minoritaires d'Evidian », précise une source proche du dossier au quotidien économique. Des pourparlers préalables confirmés par Atos en indiquant « ne pas être suffisamment avancés pour permettre tout autre commentaire ». Si la SSII choisit cette voie, elle ferme alors la porte à un rachat en bloc de la branche cyber par Thales.

Apporter du cash et de la stabilité actionnariale

Cette opération aurait plusieurs objectifs, dont apporter du cash à la division TFCo, comprenant les métiers historiques du groupe. Elle devrait aussi cristalliser la valeur d’Evidian et stabiliser son futur actionnariat. Avec une action qui a fondu en 2022, Atos s’est fixé comme ambition de retrouver la confiance des investisseurs. Retrouver une stabilité participerait donc à une meilleure visibilité financière.

Reste que la bataille est bel et bien lancée entre Airbus (et sa division Defense and Space) et Thales pour prendre le contrôle d’Evidian. Chacun a des arguments à avancer notamment dans les contrats avec le ministère de la Défense autour des communications sécurisées et de la connectivité. Quel que soit le choix qui se dessine, l’Etat aura certainement son mot à dire sur un domaine aussi sensible.