En direct de Menlo Park. Selon un rapport Gartner, le marché de la reprise après sinistre sous forme de service a vu le jour à l'origine pour répondre au besoin des directions informatiques de raccourcir les temps de reprise et de réaliser des tests plus fréquemment et à moindre coût. On trouve aujourd’hui plusieurs éditeurs sur ce marché et notamment l’éditeur Actifio (400 employés à ce jour) que nous avons justement rencontré cette semaine à Menlo Park. Comme l’explique le CEO et fondateur de la société Ash Ashutosh, “notre job est de jouer en défense et d’aider les entreprises à se prémunir contre les désastres”. La démarche commence par une première copie des données et workflows avant de passer au data management qui prend aujourd’hui une toute autre dimension avec le développement du multi-cloud.
“Le data management ne commence pas quand les données sont tombées. Une base de données a plusieurs composants, c’est toujours une architecture complexe à sauvegarder et restaurer ”, explique le CEO. Ensuite, il est indispensable de tester plusieurs fois son plan de reprise. Les tests font toute la différence. Cela aide les DSI à résoudre tous les problèmes du plan et à s'assurer qu'ils sont prêts en cas d'atteinte à la protection des données ou de désastre. Et bien que la plupart des responsables informatiques et des experts en gestion de données reconnaissent qu'il n'existe pas de solution de sécurité intégrée pour protéger et récupérer les données, ils conviennent qu'il existe certaines mesures que les entreprises doivent prendre à l’heure du multicloud.
Une solution de data management pour les grands comptes
Les workflows que suit Actifio ne sont pas vraiment ceux des PME-PMI puisque l’éditeur se concentre sur les grands comptes qui exploitent les bases de données Oracle, SQL Server, SAP Hana, DB2, MongoDB et PostgreSQL. Parmi les partenaires d’Actifio, on trouve IBM, Dell EMC et Lenovo, alors que du coté des clouds providers, on a Google, IBM Cloud, Hitachi et Fujitsu. “Nous avons un business très fort au Japon, et Hitachi et Fujistu sont nos revendeurs dans le cloud. Alors que IBM, Dell EMC et Lenovo sont des OEM”, nous a précisé le CEO. Disponible au premier trimestre 2020, la version 10c de la solution de data management d’Actifio travaille avec 7 plateformes cloud et exploite plusieurs nouvelles fonctionnalités.
70% des entreprises devront intégrer une solution de management cloud d’ici 2022, voilà pourquoi Actifio met en avant sa solution de gestion 10C à la fois cloud native et hybride. Google Cloud, IBM Cloud, Alibaba Cloud, Azure, AWS, Oracle Cloud et VMware sont supportés à travers leurs API. “Notre interface et notre contrôle plane sont toujours les mêmes en mode multicloud” nous a expliqué un responsable d’Actifio. La solution est modulaire avec la gestion des seules données pour l’archivage, des workloads et enfin des plateformes complètes. La migration et la conversion des VM sont possibles du local au cloud et d’un cloud à un autre. Pour résumer, 10C assure le back-up cloud, le cloud DR, la migration cloud, le management des charges de travail cloud natives et enfin la virtualisation des données et containers pour les tests et autres développements.
Des copies virtuelles pour les tests
Les back-ups des charges de travail locales (bloc) s’effectuent en mode objet dans le cloud. Une base de données Oracle de 50 To ne pèse plus que 17 To en mode objet après sauvegarde incrémentale (avec déduplication et compression) et création de différentes copies virtuelles. Il est aussi possible de réaliser une sauvegarde vers plusieurs cibles objets et même de traiter une source Data Domaine comme du stockage objet. Des performances de classe SSD sont envisageables dans le cloud avec une gestion du cache maison pour la lecture et l’écriture. L'orchestration multicloud passe par la création de plans de reprises avec les paramètres réseau et un ordre de restauration. La portabilité va des VM et des serveurs physiques au cloud, d’un cloud à l’autre mais aussi du cloud vers des VM. Pour être plus précis, Actifio travaille de VMware vers AWS, VMware to GCP, physique vers AWS/GCP, entre différentes régions cloud d’un fournisseur, entre différents clouds (AWS vers GCP par exemple)...
Si Actifio travaille avec les API disponibles et crée des pipelines, il n’a pas réalisé une intégration poussée comme l’a fait son concurrent Hycu avec son offre Protégé et Google Cloud. Cet outil de back-up ne supporte toutefois que GCP pour l’instant. Chez Actifio, la migration cloud est possible pour les VM, les bases de données et tous les workloads. Pour la protection, la gestion des snapshots de VM cloud se fait à plusieurs niveaux avec un seul plan de contrôle. Dernier point, le cloning des bases de données, comme chez Delphix, pour aider les codeurs à travailler (patch ou développement) sur des sources aussi proches que possible de la production. Le support de Kubernetes est bien sûr de la partie avec le provisionnement rapide de clones de containers.
D'autres fonctionnalités attendues en 2020
Cette mise à jour 10C est très importante, mais d’autres fonctionnalités sont encore à venir avec un assistant pour mieux sauvegarder et restaurer les bases de données SAP Hana/ASE, DB2 et MySQL, un support additionnel pour les snapshots sur les baies Pure Storage et IBM Storwize, une intégration plus poussée avec les sous-systèmes Dell EMC Unity/Data Domain/ECS et VX-Flex, ainsi que le support de SMB3 pour les NAS comme ceux de NetApp ou Qumulo. Actifio n’est pas seulement très proche de Dell EMC qu’il considère comme son meilleur ennemi. Un mot pour finir sur la tarification qui s’effectue à la source et à la capacité.