Trois consortiums sont à la lutte pour obtenir de l'Etat les 100 M¤ en jeu pour la réalisation du projet Accord 2. Ce dernier consiste en la progicialisation de la gestion budgétaire de l'Etat, en application de la Loi Organique sur les Lois de Finance (LOLF). Accord 1 est en voie d'achèvement, tandis que sa suite attendue en est au stade ultime de l'appel d'offres.
Le montant de ce marché attise les convoitises et le tir à vue plus ou moins discret devient la règle parmi les acteurs potentiels de l'un des plus importants contrats de développement et d'intégration mondiaux de la décennie.
Officiellement, trois groupements - Accenture et Cap Gemini Ernst & Young, son offre ayant deux variantes, l'une basée sur PeopleSoft, l'autre sur SAP ; (2) Steria-Bull-SAP-Deloitte & Touche ; Sema-Sopra-Oracle-Bearing Point (ex-KPMG et Andersen) - sont toujours à la lutte régulière.
N'empêche, le consortium construit autour d'Accenture et SAP est donné gagnant selon la rumeur. Du coup, les patrons de Sema, Sopra, Bearing Point (ex-KPMG et Andersen), IBM et Oracle auraient adressé la semaine dernière un courrier à Jacques Chirac, Jean-Pierre Raffarin, Francis Mer et aux présidents des commissions des finances du Parlement. Une sorte de baroud d'honneur.
Selon nos sources, ce courrier n'est qu'un assez ancien argumentaire technique stipulant qu'il serait préférable de procéder à la bascule vers Accord 2 en deux étapes plutôt qu'en un seul Big Bang, jugé impossible dans les délais impartis.
Accord 1, avait été remporté par le groupement Accenture, Sequent (racheté ensuite par IBM), PeopleSoft et Steria. La plupart des ministères sont aujourd'hui équipés de PeopleSoft Entreprise 7.5, seuls quelques uns utilisant la version 8.4. Une migration de la 7.5 (client-serveur) vers la 8.4 (purement Web), qui semble indispensable dans le cadre d'Accord 2, remettrait en cause les architectures techniques pratiquement comme un changement de PGI.
Accord 1 gère le cycle de la dépense dans les administrations centrales pour environ 7 000 utilisateurs à l'achèvement de son déploiement en mars 2004, avec un coût total estimé de 150 M¤. Accord 2 ajoute la comptabilité publique, la gestion des stocks et des immobilisations et est étendu à l'ensemble des administrations déconcentrées (préfectures...), soit plus de 30 000 utilisateurs.
L'exploitation centralisée par une équipe unique de trente personnes rentabiliserait le projet en deux ans.
Le suspense qui devait libérer les protoganistes de cette affaire va donc durer encore un peu.