Une présence dans 140 pays, 3 000 employés dans le monde (dont un tiers à l'international), la barre du milliard d'euros de chiffre d'affaires désormais à portée (993,1 M€ en 2024), OVHcloud commencerait presque à jouer dans la cour des grands. Si la société qui fête ses 25 ans est encore loin - sur le marché du cloud public - de faire le poids à l'international face aux hyperscalers américains (AWS, Microsoft, Google...), le fournisseur roubaisien veut croire en ses forces. "En cloud privé, on nous dit tous les jours que l'on est excellent, donc on s'est aujourd'hui développé sur le cloud public qui représente 90 % des services les plus consommés", a lancé Benjamin Revcolevschi, fraîchement nommé début octobre à la direction générale d'OVHcloud après le départ de Michel Paulin à ce poste. "IDC nous reconnait comme le premier acteur majeur européen du cloud public et ce n'est pas fini car nous continuons d'enrichir notre catalogue." A date, la société revendique 40 produits et services cloud public d'ores et déjà à son catalogue.
OVHcloud a encore du chemin à faire pour peser véritablement sur le marché du cloud public largement dominé actuellement par les hyperscalers américains. (crédit : D.F.)
L'extension du portefeuille SecNumCloud parmi les priorités
Le fournisseur a par ailleurs annoncé 3 zones de disponibilité (availibility zone ou AZ) pour consommer des services de cloud public (calcul, stockage dont Object Storage API S3, DBaaS, services managés Kubernetes, Rancher...) avec la zone Paris tout d'abord. Puis plus tard Milan en 2025, ensuite les Etats-Unis et d'autres régions comme Sydney, Singapour... Un SLA de 99,99 % est annoncé pour ces AZ.
Lors de sa conférence, OVH a aussi beaucoup insisté sur les aspects de sécurité et de confiance Cela passe concrètement par un enrichissement du cloud de confiance avec la certification SecNumCloud. "L'extension de notre portefeuille SecNumCloud est une de nos priorités et nous l'avons étendu cette année avec Bare Metal Pod pour des infrastructures sécurisées complètement isolées administrables à distance et qui offre toute la puissance de nos serveurs dédiés", poursuit Benjamin Revcolevschi. Parmi les premiers clients d'OVH à utiliser cette offre, Michelin, pour "déployer quelques applications simples en production, qui sont en train de se complexifier, dans un mode SecNumCloud" pour "du transactionnel et du traitement de données du manufacturing, de l'industrie, et faire de l'analyse avancée des données de processus de fabrication."
Benjamin Revcolevschi, directeur général d'OVHcloud, a succédé à Michel Paulin que nous avons d'ailleurs croisé parmi les participants, ravi d'être présent à la conférence de son ancien employeur. (crédit : D.F.)
Autre moyen pour répondre aux besoins des entreprises pour bénéficier d'un environnement cloud sécurisé interne, On-Prem Cloud Platform (OPCP). Au-delà des composants hardware (serveurs, stockage, GPU...) le fournisseur met surtout en avant le fait de pousser sur cet environnement toute son expertise en matière de logiciel. "Nous mettons à disposition tout notre savoir-faire, du cloud public au cloud privé", a expliqué Yaniv Fdida, responsable produits et directeur technique d'OVHcloud, lors d'un point presse post conférence. "Nous en parlions depuis trois ans et cela fait un peu plus de temps que nous le développons et à présent nous pouvons le voir, c'est une réalité."
Yaniv Fdida, responsable produits et directeur technique d'OVHcloud, a passé en revue de nombreuses annonces de la feuille de route bien chargée du fournisseur pour les mois à venir. (crédit : D.F.)
Trois dernières offres VMware au menu
Dans la pluie d'annonces d'OVHcloud (disponibilité des processeurs AMD EPYC 4004 pour les serveurs bare metal gen 3, liens 100G natifs sur réseau privé, Data Platform, AI Endpoints pour accéder à des LLM ou encore Omisimo pour sélectionner automatiquement un LLM en fonction d'un prompt...), le fournisseur n'a pas oublié de faire évoluer ses offres VMware. Avec en particulier l'arrivée de Public VCF (VMware Cloud Foundation) as a service, mais aussi Private VCF et Dedicated VCF. "Etant partenaire historique de VMware nous avons travaillé pour gérer la transition sans impact structurel pour les clients", assure Yaniv Fdida. "Public VCF as a service arrivera en production en janvier et on commencera à migrer les clients VMware Cloud Director sur la stack VCF." En revanche, pas de date pour l'instant pour Private VCF (successeur de Hosted Private Cloud Premier) et Dedicated VCF (instance dédiée et managée par OVH avec licence VMware détenue par le client). "Nous avons voulu proposer des offres complètes pour aider les clients dans cette transition", explique Yaniv Fdida qui indique par ailleurs - sans avancer de tendance - que "des clients ont fait évoluer leurs workloads vers Proxmox pour certains et Nutanix pour d'autres."
A propos de Nutanix d'ailleurs, dont OVHcloud est aussi partenaire, on retiendra l'arrivée du support du service de sauvegarde, migration et reprise après incident Hycu pour ses workloads. Rappelons que cela fait plusieurs années que cet éditeur (anciennement Comtrade Software) s'est recentré sur la sauvegarde et l'archivage des machines virtuelles sous AHV, l'hyperviseur du spécialiste en hyperconvergence.