Avec la multiplication des environnements numériques, les responsables de la sécurité des systèmes d'information ne doivent pas négliger certains points liés à la gestion des identités. Zoom sur 6 problèmes de sécurité des identités.
1. Les employés portant le même nom ou des noms similaires
La plupart des adresses e-mails d’entreprise sont formées à partir du prénom et du nom de famille, dans un sens ou dans l’autre. Au gré du développement de l’entreprise, il est probable que l’on aboutisse à plusieurs comptes portant le même nom. Généralement, on opte pour l’ajout d’une initiale intermédiaire ou d’un chiffre en suffixe. Cependant, la coexistence de plusieurs entrées comparables dans la liste des adresses peut compliquer l’identification d’une personne. L’expéditeur devra vérifier la fonction et la position géographique d’un utilisateur pour s’assurer que c’est bien la bonne personne. Tronquer le nom d’une personne pour l’attribution d’un compte ou d’une adresse e-mail peut donc poser problème. Et plus on abrège, plus cela devient problématique. Il est recommandé d’adopter une nomenclature de création de compte fondée sur les noms complets, avec initiale du second prénom au besoin ou une série de lettres et de chiffres pour éviter les conflits. Ainsi, on évitera d’envoyer des e-mails à la mauvaise personne avec le risque de divulguer des informations sensibles et de s’exposer à des problèmes de respect de la confidentialité. Cette pratique permet aussi d’éviter toute confusion au moment d’effectuer une attestation d’identité par identité.
2. Les employés mouvants
Si dans l’organisation, certains employés changent de service fréquemment, comme des infirmières ou des consultants, il y aura probablement des problèmes de classification d’identité. Comment les enregistrer dans la solution de gouvernance des identités et dans les annuaires ? Les permissions, les privilèges et le rôle sont-ils changés à chaque nouvelle affectation ? Il faudrait adapter les droits d’accès accordés à chaque changement de rôle. Cependant, les employés mouvants ont souvent des droits assez larges et il est difficile à un moment donné de décréter quels devraient être les droits d’accès appropriés à la situation. Souvent, ils bénéficient de droits excessifs pour leur permettre d’assumer leurs différents rôles, ce qui nous amène au problème n°3.
3. Les privilèges excessifs
Un compte administrateur/superuser dispose souvent de droits excessifs et ne respecte pas toujours les meilleures pratiques. Associé à une identité, un compte admin peut conférer un contrôle total sur un environnement. Un admin devrait systématiquement être membre de groupes admin pour permettre le reporting de qui a accès à quoi. Il suffit qu’un utilisateur connaisse les identifiants admin sans être référencé dans un groupe admin pour créer un sérieux problème. Les accès privilégiés avec des droits excessifs constituent un problème courant. Cela arrive fréquemment parce que l’on se partage des comptes sans les associer aux identités.
4. Fusions et acquisitions
Même les professionnels les plus expérimentés craignent les fusions et acquisitions. Au moment de consolider l’IT, comme les domaines, les identités, les applications et les règles, il peut être tentant de négliger les meilleures pratiques pour atteindre plus rapidement les objectifs fixés. Des problèmes d’identité peuvent en découler : droits excessifs, coexistence de plusieurs comptes et noms de domaine non conformes. Ceci peut engendrer une cascade d’autres problèmes liés à l’identité : applications qui ne fonctionnent que dans certains domaines, incohérences entre les déploiements préexistants et nouveaux. Si les entreprises ne fusionnent pas leurs procédures standard de fonctionnement et n’établissent pas un état des lieux de référence de l’IT, toutes les initiatives ultérieures de gestion des projets et des identités risquent d’en pâtir.
5. Identités non humaines
Avec les environnements informatiques modernes, de nombreux types d’identités non humaines (que l’on appelle aussi identités machine) se sont multipliés. D’après Forrester Research, « les identités machines se multiplient deux fois plus que les identités humaines ». Leur gestion devient donc une problématique sérieuse. Il convient de les traiter selon les fonctions qu’elles exécutent et leurs interactions avec des êtres humains. Cependant, les entreprises ne savent pas toujours classer correctement les identités réservées à la robotique, à l’automatisation, aux systèmes de contrôles industriels, etc. au point d’exposer ces identités machine aux velléités de cybercriminels. Le reporting d’attestation des identités machine est souvent imprécis car leurs droits de propriété et d’accès sont mal documentés. Pour y remédier, toutes les identités machine devraient avoir une attribution de propriété, comme pour les relations entre compte et identité.
6. Identités de tiers/fournisseurs
Quasiment toutes les entreprises font appel à des prestataires, auditeurs, sous-traitants et intérimaires pour assumer différentes fonctions. Chaque fois que des tiers doivent obtenir l’accès à l’environnement d’une entreprise, des contrôles spécifiques doivent être appliqués pour gérer les identités de ces prestataires et valider la légitimité de leur activité. Or si ces prestataires changent souvent, la charge de gestion de leurs identités risque de peser lourd sur l’entreprise. En ce qui concerne la gestion des identités des tiers / fournisseurs, les entreprises devraient envisager de créer des contrôles en dehors des services d’annuaire habituels et d’éviter les comptes génériques de type « Sous-traitant1 » ou « Prestataire_XYZ ». L’idéal est d’attribuer à ces utilisateurs des noms de comptes valides pour la durée de leur mission et de privilégier un paradigme de gestion reflétant la simplicité et la nature temporaire des accès autorisés. Autrement dit, le choix de consigner les identités de tiers dans un service d’annuaire ou dans une solution dédiée aux accès à distance de prestataires dépend du niveau de droits qu’il leur faut pour accomplir leur mission. Le groupe ou la solution devrait suivre le modèle du moindre privilège, avec des outils de surveillance robustes et être bien plus simple à administrer que ne le sont les employés. Cela suppose de gérer tout le cycle de vie, de l’accueil au départ, en passant par les mutations internes et d’assurer qu’aucun compte orphelin ne perdure une fois que l’identité a expiré.