Voilà encore les conclusions d'un rapport qui pourront être interprétées comme un verre à moitié plein ou à moitié vide. Alors que les interrogations sur la santé des ondes électromagnétiques remontent presque aussi loin que le monde est monde, les conclusions d'une dernière étude de l'Anses sur la 5G n'apportent en effet aucune conclusion probante. « Sur la base des données scientifiques disponibles à ce jour, l’Anses estime peu probable que le déploiement de la 5G dans la bande de fréquences 3,5 GHz présente de nouveaux risques pour la santé », indique l'agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. Une phrase sur laquelle les ardents défenseurs de la lutte anti ondes vont sans aucun doute s'engouffrer.
Car le doute est en effet loin d'être levé sur les impacts de la 5G sur la santé. Sans le dire explicitement, l'Anses valide ainsi des conclusions sur la base de données scientifiques actuelles, passant à la trappe sans doute une nécessité d'avoir davantage de recul et de mois d'étude sur la question. Ensuite, les risques sont indiqués comme étant peu probables, donc a fortiori ils peuvent bel et bien exister. « Les travaux antérieurs menés par l’Anses sur les effets liés à l’exposition aux ondes électromagnétiques dans la gamme des radiofréquences indiquent qu’il n’existe à l’heure actuelle pas de preuve d’effet sanitaire lié à des expositions à des sources de champs électromagnétiques correspondant aux usages numériques courants », explique encore l'agence.
La bande des 26 GHz au coeur des prochaines polémiques
La messe est-elle alors dite ? Pas tout à fait : « L’examen d’effets éventuels, comme le développement de cancer, l’altération du fonctionnement cérébral ou de la fertilité, continue cependant de faire l’objet de travaux de recherche et d’évaluation ». Et encore, il ne s'agit là que d'études sur les impacts sanitaires de la 5G avec la bande des 3,5 GHz. Alors qu'en sera-t-il avec les bandes supérieures comme celle hautement attendue des 26 GHz et considérée par nombre d'observateurs comme la véritable 5G ? « Elle se différencie des autres bandes de fréquences par une profondeur de pénétration des ondes dans le corps beaucoup plus faible, de l’ordre du millimètre, exposant des couches superficielles de la peau ou de l'œil. Les simulations disponibles laissent présager des niveaux d’exposition faibles », prévient l'Anses. « Pour autant, à l’heure actuelle, les données ne sont pas suffisantes pour conclure à l’existence ou non d’effets sanitaires liés à l’exposition aux champs électromagnétiques dans la bande 26 GHz ».
En attendant la suite au prochain épisode, l'actualité montre que l'exposition aux ondes constitue un sujet toujours brûlant. Suite à un récent reportage du magazine Complément d'enquête sur Atos aux Clayes-sous-Bois (78), sur la découverte de plusieurs cas de cancers rares du cerveau d'employés de la SSII sur ce site, 18 mesures ont été diligentées par la mairie. « En moyenne, les 18 mesures sont à 0,73 V/m, très en dessous des normes acceptables dans le cadre de ces ondes », a précisé le maire des Clayes-sous-Bois Philippe Guiguen. Les conclusions de l'ARS et du groupe d'alerte en santé travail (Gast) mis en place par Santé Publique France sont attendues pour faire la lumière sur cette sombre affaire.