L’intelligence artificielle est aujourd’hui présente dans toutes les strates de la société numérique mais les principales solutions consommées sont proposées par des fournisseurs américains que soient des frameworks IA ou d’apprentissage machine. Le gouvernement France tente de faire illusion avec le rapport Villani, qui préconise un saupoudrage rappelant les grandes heures du défunt cloud souverain : la partie semble très mal engagée. Pour faire face aux milliards investis par les entreprises américaines, le salut ne peut venir que de l’Europe comme pour les initiatives Airbus ou Agence Spatiale Européenne. Pour faire face à cette menace, la Commission Européenne a nommé 52 experts au sein de son groupe de réflexion consacré à l'intelligence artificielle (AI HLG). Il s’agit d’un organe consultatif chargé de rédiger des lignes directrices en matière d'éthique de l'intelligence artificielle, d'anticiper les défis et les opportunités en matière d'intelligence artificielle et de piloter les investissements européens (2,6 milliards d'euros jusqu'en 2020) dans le domaine de l'apprentissage machine.
Les investissements de la Commission européenne poru encourager les intiatives IA (2,6 milliards d'euros) sont programmés jusqu'en 2020. (crédit : D.R.)
Les 52 nouveaux membres - 30 hommes et 22 femmes - ont été sélectionnés parmi un bassin de 500 candidats et proviennent de géants de l'industrie comme Bosch, BMW, Bayer et AXA, en plus des chefs de file de la recherche en intelligence artificielle. On retrouve toutefois des fournisseurs nord-américains (Element AI, Google et IBM) aux des européens Nokia Bell Labs, STMicroelectronics, Telenor, Zalando, Orange, SAP, Sigfox et Santander. On note toutefois l’absence de Sinequa qui travaille depuis longtemps sur le sujet. Parmi les recrues figurent Jakob Uszkoreit, un chercheur en intelligence artificielle de l'équipe Google Brain, et Jaan Tallinn, un ingénieur fondateur de Kazaaa et Skype et un des premiers investisseurs de DeepMind, une filiale de Google.
Première réunion le 27 juin
Des groupes de défense des consommateurs, des conseillers politiques, des universitaires, des experts juridiques et des organismes de la société civile sont également représentés, notamment le groupe de défense des droits numériques Access Now, l'organisation de défense des droits des travailleurs ETUC et le groupe de transparence algorithmique AlgorithmWatch.
Les membres se réuniront pour la première fois le 27 juin, lorsqu'ils commenceront à rédiger des lignes directrices sur « l'équité, la sécurité et la transparence » de l'IA, à évaluer la législation actuelle et à éclairer les politiques. Ils établiront également des « mécanismes de sensibilisation » pour interagir avec l'AI Alliance, un groupe européen plus large de parties prenantes de l'IA annoncé en avril.
Des ateliers pour développer l'IA en Europe
Dans le cadre de cet engagement, l'Alliance a lancé aujourd'hui une plateforme publique en ligne de forums de discussion, de blogs, de documents et d'événements destinés à favoriser les conversations sur l'IA. Une liste des réunions, ateliers et consultations prévus par le GHN et l'Alliance AI sera disponible en ligne via le registre des groupes d'experts de la Commission.
« Compte tenu de l'impact étendu que devrait avoir l'IA, la pleine participation de tous les acteurs, y compris les entreprises, les universitaires, les décideurs politiques, les organisations de consommateurs, les syndicats et d'autres représentants de la société civile est essentielle », a écrit la Commission Européenne en mars. « C'est la raison pour laquelle la Commission envisage de créer une alliance européenne d'intelligence artificielle pour agir en tant que forum multipartite engagé dans une discussion large et ouverte sur tous les aspects du développement de l'intelligence artificielle et de son impact sur l'économie et la société. »