En plus des 29 000 suppressions de postes déjà annoncées chez HP, le constructeur en rajoute 5000. En tout, la firme de Palo Alto devrait donc supprimer 34 000 postes même si on ne sait pas encore quelques régions et quelles divisions seront les plus touchées par ces licenciements.
S'ils ne représentent au final que 1,5% de la masse salariale d'HP (317 000 personnes), ces licenciements supplémentaires sont un coup dur, à la fois pour la société et pour l'emploi dans le secteur de l'IT. La question est aujourd'hui de savoir si ces réorganisations vont permettre à HP de surmonter les ralentissements qu'il connait aussi bien sur les marché des PC que des imprimantes et des serveurs. En y parvenant, il pourrait de nouveau créer des milliers d'emplois mais en cas d'échec, il pourrait laisser beaucoup plus de monde sur le carreau.
L'importance de HP sur l'emploi va au-delà de sa simple liste d'employés
Il y a des milliers d'emplois liés à HP dans le domaine de la distribution, du conseil et des services. De nombreux professionnels ont voué leur carrière à la certification des technologies du constructeur et à la formation de leurs utilisateurs. Aujourd'hui, elles sont présentes dans la plupart des entreprises du classement Fortune 1 000 de Forbes. À ce stade, les analystes n'ont pas d'avis tranché sur les résultats à long terme de HP. Ils pointent en revanche du doigt une entreprise touchée par le transfert des usages grand public des PC vers les tablettes et par la tendance qu'ont les utilisateurs de datacenters à déplacer leur charge de travail vers le cloud.
HP est en train de « se débarrasser des employés en double, résultant des acquisitions, tout en se focalisant sur les logiciels et les ajustements qu'il doit faire pour suivre l'évolution du marché », déclare Rob Enderle, analyste principal d'Enderle Group, en citant les ventes d'imprimantes aux particuliers.
Les licenciements supplémentaires soulèvent des doutes
Pour Charles King, analyste chez Pund-IT, les licenciements font suite à des analyses de HP sur certains produits ou certaines business unit « dont les performance seraient moins bonnes que prévues ». Il ajoute que « c'est un phénomène assez fréquent, surtout dans une organisation de la taille de HP ». « Les licenciements suggèrent aussi que la stratégie de redressement engagée par le constructeur n'est pas aussi fructueuse qu'il l'espérait », poursuit Charles King.
Des analystes déclarent que HP est aussi en train d'embaucher pour accompagner sa réorganisation mais c'est faux, déclare Neil McDonald, un analyste du Gartner. Pour lui, le constructeur « licencie beaucoup plus que prévu ». Les activités PC, serveurs et imprimantes du constructeur sont toutes sous pression et « HP ne dispose pas d'une grande solution pour contrer cette tendance », ajoute l'analyste.
Miser sur une combinaison hardware, software et services
« L'ensemble du marché peut rétrécir mais ça ne veut pas dire qu'il deviendrait moins rentable pour HP », déclare Neil McDonald. Le constructeur investit beaucoup dans ses offres de services cloud, mais il ne doit pas négliger les entreprises qui se basent sur des environnements hybrides, note l'analyste du Gartner. Pour Neil McDonald, HP peut profiter de cette tendance avec une combinaison judicieuse de hardware, de software et de services.
5000 postes de plus supprimés chez HP
HP charge la barque de sa prochaine charrette avec la suppression de 5 000 postes supplémentaires dans le monde.