On en sait un peu plus sur l’arrestation d’un sous-traitant de la NSA qui a dérobé plus de 50 To de données. Selon le Washington Post, Harold T. Martin, arrêté le 29 aout dernier à son domicile à Glen Burnie dans le Maryland, devrait être inculpé de violation de la Loi sur l'espionnage en retenant volontairement des informations relatives à la défense nationale, y compris des données classifiées comme des outils de piratage de la NSA et des plans opérationnels contre un ennemi connu, selon l’acte d’accusation.
Âgé de 52 ans, M. Martin travaillait depuis une vingtaine d’années comme consultant pour différentes agences fédérales américaines. Selon le procureur Zachary A. Myers du district du Maryland, M. Martin a pris « des documents classifiés irremplaçables sur une échelle à couper le souffle ». Le procureur précise que « des milliers de pages » de matériel classifié ainsi que 50 téraoctets de données numériques, dont une grande partie avait des « restrictions spéciales de manipulation » ont été copiées.
Un membre de l'équipe Tailored Access Operations
Harold T. Martin a été employé par la Navy avant de quitter le service actif en 1992 pour occuper différents postes en informatique dans plusieurs agences gouvernementales. Il a travaillé à la NSA de 2012 à 2015, comme sous-traitant pour le compte de la société de conseil en technologies Booz Allen Hamilton. A la NSA, il a notamment fait partie de l’unité de piratage d'élite de la NSA, Tailored Access Operations, qui développe et déploie des logiciels et malwares utilisés pour pénétrer les réseaux informatiques de cibles étrangères à des fins d'espionnage.
S’il risque 30 ans de prison – 10 ans pour chaque acte d’accusation – son équipe d’avocats le présente comme un patriote qui aurait emmené des documents pour travailler à son domicile et améliorer son travail. « C'est le comportement d'un travailleur compulsif qui ne pouvait cesser de rassembler et posséder les documents qu'il chérissait », a déclaré James Wyda, un des avocats de M. Martin. Selon certaines sources proches du dossier, Harold T. Martin aurait copié près de 75% des outils de piratage de l’équipe TAO, une allégation qui, si elle était vraie, serait une violation étonnante de la sécurité à la NSA.