La division sécurité du texan estime aujourd'hui que CryptoLocker a probablement rapporté 3 millions de dollars environ de rançons aux pirates, soit trois fois plus que le 1,1 million de dollars qu'aurait réussi à soutirer CryptoWall. Pourtant, entre le début du mois de mars 2014, date de son apparition, et le 24 août dernier, CryptoWall a tout de même réussi à infecter au moins 625 000 systèmes. « L'impact de cette famille de logiciels malveillants est moins important, même si CryptoWall a réussi à infecter une quantité impressionnante de fichiers. Les obstacles techniques rencontrés par les utilisateurs pour acheter des bitcoins ont probablement aussi contribué à cette baisse », a déclaré Keith Jarvis, un chercheur de Dell SecureWorks, qui a essayé d'expliquer le phénomène. « Par ailleurs, il est probable que les opérateurs de CryptoWall ne disposent pas de système de « cash out » et de blanchiment aussi sophistiqué que celui dont dispose l'équipe de Gameover Zeus [qui a distribué CryptoLocker] et qu'ils ne peuvent pas traiter les gros volumes de cartes prépayées ».
CryptoWall, plus efficace, mais moins rentable que CryptoLocker
« Reste que, CryptoWall est tout de même parvenu à crypter la quantité astronomique de 5,25 milliards de fichiers », a indiqué l'entreprise. La majorité des 1683 victimes identifiées par Dell SecureWorks aurait déboursé la modique somme de 500 dollars environ pour recevoir la fameuse clef de déverrouillage. Cependant, selon Dell SecureWorks, toutes les victimes n'ont pas payé la même rançon : certaines - 399 selon l'entreprise de sécurité - auraient déboursé 1000 dollars, et l'une d'elles aurait versé une rançon de 10 000 dollars. On ne sait pas vraiment si Dell SecureWorks a pu identifier les serveurs de paiement : il y a quelques semaines, l'entreprise de sécurité PhishMe avait réussi à tracer des portefeuilles Bitcoins dont le solde atteignait plus de 700 000 dollars en valeur. Enfin, s'il a eu moins de succès que CryptLocker, CryptoWall (également connu sous le nom CryptoDefense) a toutefois réussi à infecter des ordinateurs partout dans le monde, avec un impact très variable selon le pays. D'après la liste établie par Dell SecureWorks, 253 521 ordinateurs ont été infectés aux États-Unis (40,6 % du total), 66 590 au Vietnam (10,7 %), 40 258 au Royaume-Uni (6,4 %), 32 579 au Canada (5,2 %), 22 582 en Inde (5,2 %), et 19 562 en Australie (3.1 %).
La conclusion de tout cela c'est que le ransomware est probablement un business en perte de vitesse. Ce type de malware infecte encore beaucoup de systèmes, mais le nombre de victimes acceptant de payer le prix fort pour obtenir la clef de décryptage baisse. Probablement, les gens pensent que le paiement d'une rançon ne changera rien (souvent les pirates n'envoient aucune clef de déchiffrement en retour), ils se protègent avec des sauvegardes et certains ne savent pas comment acheter des Bitcoins, monnaie utilisée pour payer les rançons. Mais avant d'apprécier ces bonnes nouvelles, il est important aussi de se rappeler l'énergie incroyable qu'il a fallu déployer pour contrer les ravages de CryptoLocker, le prédécesseur de CryptoWall. De nombreux organismes et de nombreuses entreprises de sécurité avaient consacré des mois de travail pour trouver une solution. Entre temps, le malware avait allégé ses victimes de 3 millions de dollars...