France Télécom Orange a annoncé lundi le lancement d'un réseau de téléphonie mobile de quatrième génération (4G/LTE) dans le quartier Opéra à Paris, première étape avant la couverture de toute la capitale et sa petite couronne d'ici fin 2013. L'offre, pour l'instant réservée aux professionnels, sera étendue aux particuliers en avril.
Quant à SFR, il lance officiellement mardi la 4G pour les particuliers comme les professionnels dans les communes de l'ouest parisien Nanterre, Courbevoie et Puteaux pour desservir le quartier d'affaires de La Défense. Il indique vouloir couvrir la capitale dans les mêmes délais que son concurrent, c'est-à -dire fin 2013.
Des tests en province jusqu'à présent
Alors que les deux groupes avaient commencé à déployer en province le réseau 4G, qui permettra d'avoir, avec un mobile compatible et un abonnement ad hoc, un débit théorique équivalent à celui délivré actuellement par une ligne fixe Internet très haut débit, le déploiement à Paris restait jusqu'ici entre parenthèses principalement pour des raisons réglementaires.
Mais après un an de négociations entre la mairie de Paris et les grands opérateurs, le Conseil de Paris a finalement adopté en octobre une nouvelle charte de téléphonie mobile, ouvrant la voie au déploiement des infrastructures 4G dans la capitale. Il était temps de pouvoir offrir cette technologie au plus grand bassin de population française, estiment les opérateurs.
Offre high tech contre forfait low cost
En effet, alors que le marché est en train de se décanter entre offres "low cost", à la suite de celles de Free Mobile et offres à valeur ajoutée, les opérateurs fondent de grands espoirs dans la 4G qui devrait leur permettre de vendre plus cher les forfaits permettant d'y accéder. Il y a une semaine, SFR a pourtant annoncé une baisse des prix de 10 euros sur ses forfaits classiques appelés "Formules carrées" comprenant voix et SMS illimités ainsi qu'un accès à internet qui va de 500 mégabits à 6 gigabits par mois.
Chez SFR, on explique espérer une augmentation des bénéfices grâce à l'adoption par une clientèle nouvelle de l'internet mobile. La baisse de tarif doit permettre à la clientèle de se familiariser avec cette technologie pour l'adopter et ensuite passer à des forfaits plus chers. Cette nouvelle baisse sur un marché du mobile chahuté par l'arrivée il y a un an de Free Mobile et de ses prix cassés, a toutefois mis une pression supplémentaire sur ses concurrents.
Orange entend résister à la guerre des prix
Le directeur général délégué et directeur financier d'Orange, Gervais Pellissier, a pour sa part indiqué lundi que son groupe ne se laisserait pas entraîner dans une baisse indiscriminée de ses tarifs, dans un entretien aux Échos. "Nous sommes convaincus que les clients sont prêts à payer un petit +premium+ (supplément) à partir du moment où la couverture et la qualité sont au rendez-vous. Orange a le meilleur réseau 3G et entend bien être le leader sur le terrain de la 4G", a-t-il ajouté. France Télécom/Orange va ainsi refondre ses tarifs en avril, pour prendre en compte ce supplément de qualité permis par la 4G qu'il estime se positionner entre "5 ou 10 euros de plus".
De son côté, Bouygues Telecom attend pour déployer la 4G à Paris la réponse à sa demande à l'Autorité des télécoms (Arcep) de pouvoir utiliser sa bande de fréquences 1 800 MHz - actuellement utilisée pour la 2G - pour y faire transiter la 4G.