Actuellement, le parcours du testeur est loin d'être tout tracé, rappelle Bernard Homès, président du CFTL. « Il est un peu le parent pauvre », regrette-t-il en rappelant que le test est parfois vu comme une voie de garage ou d'essai par rapport au développement. En proposant aux testeurs un vrai plan de carrière, comme en ont les développeurs, ceux qui s'intéressent à ces métiers pourront identifier clairement les avantages qu'ils ont à faire du test. « Ces fiches métiers s'adressent aussi à toutes les sociétés qui souhaitent assurer la pérennité des testeurs dans l'entreprise en leur proposant une gradation en termes de responsabilité, de niveau de connaissances, de compétences, etc. », ajoute Bernard Homès. « Elles seront également utiles aux maîtrises d'ouvrage, pour sélectionner les personnels de leur maîtrise d'oeuvre qui répondent à un certain profil sans devoir à chaque instant réinventer une description métier ».Â
Bernard Homès, président du CFTL (crédit : D.R.)
Le nombre de certifications progresse
Sur la 4ème JFTL, le cabinet d'études Pierre Audoin Consultants présentera les résultats synthétiques de son étude annuelle sur ce marché, ce qui aidera à resituer le test dans les métiers de l'informatique en général. Le créneau se développe si l'on en juge par le nombre de certifications accordées par le CFTL. Entre avril 2011 et mars 2012, plus de 665 testeurs ont été certifiés sur un total de 985 examens passés pour les deux niveaux de formation : Fondation et Avancée. Entre 2010 et 2011, le nombre de personnes certifiées avait déjà progressé de 435 (sur 612 examens) à 540 (sur 830 examens). Pour Bernard Homès, cela reflète la demande du marché. Les entreprises sont plus exigeantes sur le niveau de qualité de leurs logiciels et sur les prestations des SSII. « Ce qui sous-entend de faire passer des examens et de s'assurer que les personnes ont le niveau de qualité requis », souligne-t-il.
Sur le marché, les grandes solutions d'ALM (gestion du cycle de vie des applications**) offrent une traçabilité complète depuis les exigences jusqu'à l'exécution des tests. Or, parmi les récentes évolutions au sein des métiers du test, Bernard Homès note une hausse des certifications d'ingénierie des exigences. De nombreux développeurs et testeurs se plaignent que les spécifications qui leur sont transmises ne sont pas clairement identifiées. Certaines sociétés se penchent sur ce problème. « Pour l'instant, il s'agit encore majoritairement de SSII », précise le président du CFTL. Pour leur apporter une réponse, son organisation a mis en oeuvre une certification indépendante dans ce domaine, avec un syllabus, « au même titre que le syllabus que nous avons en test de logiciels », explique Bernard Homès. Il rappelle que plus les tests arrivent tôt dans le cycle de vie des applications, plus leur intérêt économique est important. Statistiquement, pointe-t-il, si le coût de correction des anomalies lors de la spécification est de 1, le coût de correction en code monte à 10 et le coût de correction en test, à 100. « Voire, entre 500 et 1 000 si cela intervient à la fin des tests ou à la mise en production. »
Le retour sur investissement des tests
« De la même façon, nous voyons augmenter les certifications de tests managers », poursuit Bernard Homès. C'est un profil qui correspond au niveau avancé du cursus de formation. « Cela permet à des responsables de tests logiciels, par exemple des chefs de projets de tests, d'améliorer leurs processus et de ce fait, d'être plus rentables, de fournir une valeur ajoutée plus visible et mesurable que la simple exécution des tests en fin de cycle de développement », explique le président du CFTL qui tient aussi à mettre l'accent sur les questions de retour sur investissement. « Il est très important d'impliquer les tests relativement tôt dans les cycles de développement », insiste-t-il. Cela n'est pas suffisamment pris en compte pour l'instant par les DSI et les sociétés de services, selon lui. « Quand on regarde la valeur ajoutée que peut réellement apporter le test, il est possible d'atteindre à mon avis, si on la porte à son maximum, des taux de retour sur investissement, tels qu'ils sont calculés, de l'ordre de 400 à 500%. »Â
Retours d'expérience : Tester en Scrum
Les sommes investies dans le test logiciel font gagner en temps de développement et de test. Pour chaque anomalie détectée dans le code, il faut produire une fiche, la corriger, passer quelques heures à re-tester le composant concerné, à s'assurer qu'il n'y a pas de régression. Il s'agit d'anomalies déjà introduites dans le code, mais si on peut faire, par exemple, des analyses statiques ou des vérifications d'exigence avant de procéder aux tests, les développeurs pourront coder directement ce qui est demandé, rappelle Bernard Homès qui souligne encore tout l'intérêt de sensibiliser les DSI et les managers sur ces aspects, permettant en outre de réaliser des développements de meilleure qualité et moins longs.
Au programme de la 4ème JFTL, des retours d'expérience (« qui a tué ma Prod' ? », Tester en Scrum, Test de sécurité des systèmes d'information, Workflow et gestion des anomalies en environnement Open Source) et des sessions management (Contribution à l'analyse statique à l'optimisation de la stratégie de test, 5 conseils pour augmenter les chances de succès des tests externalisées, Améliorer les processus avec CTP, Méthodologie participative MOA-MOE basé sur le test par constat).
Le pays invité de cette édition 2012 est l'Italie, avec la présence ce mardi 3 avril du comité italien des tests logiciels.
(*) Organisée par le CFTL, la 4ème JFTL se tient à l'Espace Cap15, quai de Grenelle. Les inscriptions sont closes. http://www.jftl.org/
(**) Microsoft, HP ou IBM éditent des suites d'ALM.
(*) Organisée par le CFTL, la 4ème JFTL se tient à l'Espace Cap15, quai de Grenelle. Les inscriptions sont closes. http://www.jftl.org/
(**) Microsoft, HP ou IBM éditent des suites d'ALM.