3Com fait une crise d'identité pour ses 30 ans
Trente ans après sa naissance, et après un gros passage à vide, 3Com semble être de retour pour de bon. L'équipementier a juste un épineux problème à résoudre : sous quel nom se présenter. Six mois environ après son entrée en fonction, le directeur général France du fabricant a en effet réuni quelques journalistes pour faire un point sur la société, et a distribué selon les cas des cartes de visite estampillées du logo 3Com ou du logo H3C. « Mais au dos, ajoutait-il, elles portent les trois logos : H3C, 3Com et TippingPoint ! »
3Com a clos fin mai son exercice fiscal sur un chiffre d'affaires en légère hausse (+1,7%) à 1,317 Md$, et a surtout arrêté de perdre de l'argent. Un rétablissement que le fabricant doit à son aventure chinoise, puisque, comme l'explique Jérôme Larchet, avoir son centre de recherche et développement en Chine permet d'une part de tirer les prix vers le bas, d'autre part d'être réactif quand les clients demandent des adaptations. C'est un sérieux plus, dit-il, lorsqu'on veut affronter l'acteur archidominant du secteur, Cisco.
Le patron de l'entité chinoise prend la tête de la société en 2008
3Com revient de loin. Créé en 1979 par Robert Metcalfe, l'inventeur d'Ethernet, le fabricant atteint son apogée en 1999. Il vend alors des PDA (les Palm), des modems (US Robotics) et des routeurs (CoreBuilder), et affiche 5,7 Md$ de revenus. Entre erreurs de management et retournement du marché, la chute est ensuite violente et continue, le chiffre d'affaires passant sous la barre du milliard de dollars en 2003. A cette époque, 3Com revient sur sa décision de se séparer de l'activité routeurs d'entreprise, qu'il jugeait pas assez rentable. L'Américain se rapproche alors de Huawei, créant une coentreprise lui permettant de revendre les équipements réseau du Chinois. Deux ans après, il acquiert TippingPoint, un spécialiste de la sécurité. En 2006, quelques mois après avoir annoncé un chiffre d'affaires 2005 à 651 M$, 3Com parvient à monter dans le capital de la coentreprise H3C, passant de 49% à 51%. Un certain Robert Mao est alors débauché de Nortel pour diriger les opérations en Chine, et si possible monter dans le capital de H3C. Ce sera chose faite en 2007 : 3Com prend le contrôle de tous les actifs, et son chiffre d'affaires se redresse à 1,267 Md$.
Aujourd'hui, 3Com joue donc sur ses trois identités : 3Com quand il s'adresse aux PME, TippingPoint pour le marché de la sécurité, et H3C pour les routeurs. Cette dernière activité étant celle qui a sauvé le groupe, peut-être prendra-t-elle le pas sur les autres, du moins en termes d'image. En tout cas, on peut noter que le CEO de l'entreprise vient de ce secteur, puisqu'il s'agit de Robert Mao, nommé à ce poste en avril 2008.